«Le gros développement dans notre secteur, c’est la semence potagère», expliquait Sébastien Biasiolo, président de la Cuma de Peyrecave à la Romieu, dans le Gers, lors de l’Assemblée générale de la fdcuma, le 26 janvier. «Nous travaillons tous en chantiers mutualisés parce qu’on a le souci d’optimiser les coûts et le travail. Il restait pour la gestion de cette cuma, beaucoup de travail administratif qui incombait au Conseil d’administration et au Bureau. Et pour dégager du temps, grâce à un dispositif d’emploi aidé (qui n’existe plus, ndlr), le contrat Emploi d’avenir, on a décidé d’essayer de créer ce poste pour gérer la cuma et offrir un service supplémentaire aux adhérents.»
Trois salariés interviennent aujourd’hui à la Cuma de Peyrecave. L’un pour l’entretien et la conduite du matériel, un deuxième salarié, chauffeur et responsable de la pulvérisation, et Manon, embauchée depuis trois ans en tant que responsable administrative.
Son quotidien est constitué du traitement des factures, des folios bancaires, de la saisie des paies, de la gestion des chantiers (relevés d’heures des salariés à répartir chez les adhérents par exemple), de la répartition des heures des matériels chez les adhérents, du relevé des carnets de travaux et de la saisie.
Plusieurs employeurs
Le premier salarié, arrivé il y a 5 ans, a été embauché par la cuma. Sur la commune de la Romieu, existe depuis plus de 20 ans un groupement d’employeurs, qui a embauché les deux autres salariés. «A l’époque, la mise à disposition des salariés sur les exploitations était plus rigide et il y avait aussi la volonté d’utiliser l’existant», a expliqué Sébastien Biasiolo. La cuma n’est donc pas le seul employeur de ces salariés.
A noter: les cuma sont désormais des groupements d’employeurs à part entière, et la mise à disposition sur les exploitations des adhérents ne fait plus l’objet d’un plafonnement.
Pour Sébastien Biasiolo, «nous arrivons au terme des 3 ans de formation et d’intégration du contrat Emploi d’avenir. D’emblée, l’objectif était d’apporter ce service administratif à la cuma, mais également à d’autres structures autour. Manon gère donc l’assolement en commun, elle participe à une structure de commercialisation et elle travaille pour d’autres adhérents. Et après, l’idéal serait de développer ce service pour des adhérents supplémentaires ».
Manon, interrogée sur ce point, a décrit son activité: «90% de mon temps est consacré à la cuma. Je travaille aussi pour les silos de stockage (une Sarl), l’assolement en commun (une Société en participation) et pour quelques adhérents pour la saisie comptable, les échanges de courriers, les dépannages administratifs, les dossiers Pac, la gestion phyto, le parcellaire… Ce sont les mêmes personnes qui constituent ces structures.»
«La diversité de notre groupe nous a permis de créer cette activité, a insisté Sébastien Biasiolo. Aujourd’hui, il faut qu’on l’ancre davantage pour le proposer à d’autres adhérents. C’est très utile, les tâches administratives sont une tâche pour tout le monde et qu’on ne voit pas. La reconnaissance par rapport à ce poste n’est pas évidente mais nos groupes peuvent le proposer.» Une solution mutualisée pour régler le poste chronophage (et croissant) de l’administratif sur les exploitations.
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