« Fin 2020 en Champagne, nous allons complètement arrêter les herbicides, et nous allons construire un nouveau centre de recherche et développement en Champagne d’une valeur de 20 millions d’euros », a déclaré M. Schaus lors d’un entretien avec l’AFP.
« Pour le cognac, nous arrêterons un an plus tard », a précisé le dirigeant, qui a succédé en 2017 à Christophe Navarre à la tête de la filiale vins et spiritueux du groupe de luxe LVMH.
« Nous remplaçons les herbicides par le désherbage mécanique grâce notamment à des tracteurs électriques et des robots » a-t-il dit.
Le groupe a investi dans une douzaine de tracteurs enjambeurs électriques élaborés par le constructeur champenois Kremer, d’un coût de 200.000 euros l’unité.
D’octobre à mars, pour ne pas tasser les sols détrempés, une partie des vignobles sera désherbée en écopâturage par des moutons, a précisé Stanislas Milcent, directeur de la recherche et développement dans le secteur environnement.
« C’est une étape, pour la vingtaine de maisons du groupe, pour la plupart nées aux 18e et 19e siècles, et qui portent le développement durable dans leurs gènes », a souligné le PDG. Parmi ces maisons figurent en Champagne les marques Dom Perignon, Moët et Chandon, Mercier, Ruinart, Veuve Cliquot et Krug.
Outre en Champagne (nord-est de la France) et dans la région de Cognac (sud-ouest), Moët Hennessy exploite des vignes en Provence (sud-est), en Espagne, en Argentine, dans la Napa Valley aux Etats-Unis, en Chine, en Inde, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Champagne pas bio mais bon pour le sol
A la différence de son concurrent Roederer dont une bonne partie des vignobles champenois sont menés en bio, Moët Hennessy ne se convertit par pour autant au bio, qui interdirait le recours à tous les produits phytosanitaires de synthèse, herbicides, mais aussi insecticides et fongicides.
« Nous n’allons pas chercher les labels, nous cherchons à protéger les sols », commente M. Schaus. « Notre objectif est de faire en sorte que dans 150 ans on fasse encore les meilleurs vins en France. »
Le château du Galoupet à La Londe-les-Maures entre Hyères et Bormes-les-Mimosas, l’un des 18 crus classés de Provence, racheté en 2019 par LVMH, va néanmoins « devenir bio », a-t-il dit. « Le terroir le permet de manière pérenne. »
Interrogé sur l’utilisation des pesticides, M. Schaus a répondu que l’objectif du groupe était d’en mettre « le moins possible », et « là où on peut, de ne pas en mettre du tout », ainsi que de « limiter le plus possible » l’utilisation du cuivre.
Selon la latitude, le climat, « les solutions ne sont pas les mêmes », et « personne n’a encore trouvé la solution parfaite » permettant de se passer complètement d’intrants chimiques, a ajouté M. Schaus.
Le groupe espère que son annonce va faire évoluer l’ensemble de la Champagne et propose d’accompagner les viticulteurs qui s’engagent dans des démarches similaires.
Pour l’instant, à peine plus de 2% des viticulteurs champenois sont en bio.
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