Les matériels agricoles demandent différents degrés de précaution à l’hivernage. Ce dossier aborde quatre catégories bien distinctes. Première étape avec l’hivernage du pulvérisateur, matériel qui fait l’objet d’un contrôle obligatoire. Les moissonneuses-batteuses, devant être parfaitement opérationnelles en saison. Les pneus, dont la technicité a beaucoup augmenté. Et enfin les véhicules de transport, facilement négligés.
Hivernage du pulvérisateur : d’abord nettoyer et vérifier
Les pulvérisateurs font partie des plus sensibles comme le formule Damien Bléno, support produit chez Kuhn. «L’utilisateur a besoin qu’il fonctionne parfaitement, d’autant plus que les créneaux d’intervention sont de plus en plus restreints, et par ailleurs qu’il ne présente pas de risques pour sa santé.» Sans compter le contrôle technique obligatoire, qui accentue la motivation à surveiller son appareil. Notre expert rappelle également que, contrairement à d’autres matériels, les pulvérisateurs encourent un risque de gel, synonyme de réparations coûteuses, en raison de l’eau résiduelle présente dans leurs circuits. Et cela d’autant plus que la région subit des épisodes de froid marqué.
«La première étape de l’hivernage du pulvérisateur consiste à bien nettoyer la machine, extérieur et intérieur, en n’oubliant pas de porter les EPI adaptés». Ne pas oublier les filtres, et manier avec précaution certains éléments, exemple avec le capteur de pression de la jauge électronique : «Pour le nettoyer, il faut la démonter et la faire tremper, sans toucher à la membrane, qui est très fragile». Le nettoyeur haute pression devra éviter les organes sensibles comme les électrovannes, les connecteurs électriques et les sondes. La cuve, les filtres, la rampe, le circuit, méritent un passage d’eau claire, éventuellement additionnée d’un détergent spécifique, surtout pour l’hivernage.
L’occasion de vérifier l’appareil
«Lors de cette étape, je conseille d’en profiter pour vérifier l’appareil : contrôler le débit des buses et bien les nettoyer. Si certaines d’entre elles sont défaillantes, envisager de changer préventivement tout le jeu, ainsi l’ensemble restera homogène. D’autre part, c’est aussi une bonne occasion pour vérifier qu’on dispose bien des buses anti-dérive préconisées, en fonction des produits phytosanitaires employés et de l’évolution des règlementations».
Le contrôle visuel se poursuit sur la rampe, les canalisations de bouillie et d’huile, les porte jets, les anti-gouttes, le manomètre, la jauge, les pneus, le châssis. Sur un appareil propre, il est plus facile de détecter les fuites et les points de rouille. La pompe demande aussi examen : «Sur les modèles à piston-membrane, vérifier le clapet et la membrane, un démontage complet peut être justifié en fonction de l’utilisation. Vérifier aussi la cloche à air». Qui dit lavage dit aussi graissage : «C’est l’occasion de vérifier le jeu dans les articulations».
La mise hors-gel
Vient ensuite l’étape de la mise hors-gel. «Le produit antigel spécifique aux pulvérisateurs demande une dilution, à adapter aux températures prévues, et l’exposition de l’appareil au froid. Il doit remplacer l’eau à tous les niveaux des circuits, y compris des équipements comme le manomètre ou l’enrouleur de tuyau pour le lavage externe. D’où l’importance de bien suivre la procédure recommandée par le constructeur.» En fin, hiver, il faudra réaliser l’opération inverse, vidanger et rincer. «Sauf si le produit est biodégradable, il faut rincer la machine sur une aire de lavage adaptée.» Ce sera une dernière opportunité pour donner un dernier coup d’œil au bon fonctionnement du pulvérisateur avant son départ pour les champs.
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