En Haute-Marne, près de Colombey-les-Deux-Eglises, la cuma de Villesec avait réfléchi longtemps son projet d’acquisition de bineuse haut de gamme (avec aide PCAE). Un outil destiné à satisfaire de multiples situations. Il aurait été dommage de ne pas la mettre en route ce printemps comme prévu. Mais comment faire une mise en route en confinement?
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Chaque maillon de la chaîne s’est donc efforcé, dans le respect des règles de distance et de protection, de faire en sorte que la perte de temps soit minimale. Ainsi, à la mi-mars, la bineuse Phénix est là aux Ets Graillot, prête à être livrée. Alors il faut vite la faire arriver! Ce projet collectif regroupe 5 exploitations avec des besoins en cultures de printemps à 50 ou 75 cm d’écartement (tournesol, maïs), pour 90 ha engagés, ainsi qu’une exploitation en bio. Pour cette dernière, le binage en céréales est le cœur du besoin pour environ 100 ha de travail/an. Le Gaec Lebeuf est donc le plus pressé et c’est naturellement chez lui que se fera la mise en route « en très petit comité ».
Mise en route en confinement: une personne en cabine
Finalement, Luc Jeannerot (technico-commercial pour BC Technique) assure le 31 mars la mise en route avec Vincent Lebeuf. Il explique, conseille, vérifie. Mais en aucun cas ne monte en cabine et ne touche les mêmes choses que son interlocuteur. Une seconde mise en route en configuration maïs reste à mettre en place.
Sur céréales d’hiver, la machine se comporte bien. Elle est réglée en 4 m à 25 cm d’inter-rang et évolue à 7 km/h de vitesse moyenne, pour un résultat qui donne satisfaction. C’est le premier modèle Phénix livré à une cuma de Haute-Marne. La proximité de l’usine de fabrication dans l’Yonne, ainsi qu’un suivi assuré par le concessionnaire local, ont convaincu la cuma de partir dans cette nouvelle aventure.
Un coût objectif de 20 €/ha
Les 200 ha prévus pourront-ils être réalisés? La sécheresse actuelle va peut-être aussi jouer un rôle. Mais la règle est claire! Chacun devra assumer son engagement pour rester dans le coût objectif de 20 €/ha travaillé.
Par ailleurs, la jeune entreprise BC Technique s’adapte pour respecter au mieux les engagements pris malgré le contexte du Covid-19. En outre, les 9 salariés ont pris leurs distances, travaillent seuls et respectent les gestes de précaution.
Les approvisionnements sont laissés 48 heures avant que quelqu’un n’y touche. L’atelier est passé chaque soir au brumisateur désinfectant. C’est ainsi que les commandes arrivent à être globalement honorées, mais avec la chance d’avoir de l’espace, une équipe volontaire et des conditions de travail le permettant.
Retrouver tous les détails dans le dossier spécial Covid-19.