La valse des matériels ne s’arrête pas sous le toit de l’atelier. Tantôt un outil de la cuma à réparer, tantôt celui d’un adhérent, puis des pièces d’usure à changer… Avec son activité entretien et réparations, la cuma de la Chaussée maintient l’état de son parc et offre une vraie solution à la soixantaine d’adhérents qui la compose. Le président, Dominique Pezot, liste : «Nous avons des automoteurs de récolte, qui contribuent pour beaucoup au chiffre d’affaires, trois tracteurs…», jusqu’à l’épareuse. En somme, «nous avons tout le matériel nécessaire à nos exploitations d’élevage.» Mais ce qui a motivé la création de la cuma il y a tout juste 20 ans, c’est l’installation d’un service, main d’œuvre comprise.
Ainsi, l’équipe de salariés est au cœur du dispositif du groupe de Maulévrier. «Nous avons une activité groupement d’employeurs qui tourne bien – article à retrouver dans le numéro spécial Entraid Union des cuma des Pays de la Loire 2019 – et cette partie mécanique, avec l’atelier que nous avons progressivement équipé », dans un bâtiment fermé et fonctionnel. «Ici, on fait du sertissage de flexibles, de la soudure, de la découpe plasma… », détaille Gaël Hérault, salarié polyvalent de la cuma de la Chaussée en charge de la gestion de l’activité de l’atelier. Ce dernier comprend aussi un camion pour les interventions au champ.
Interventions diverses et pointues
C’est bien pour cette activité principalement que la cuma est en quête d’une personne, suite au départ d’un salarié. Sur une équipe de quatre, l’impact d’un départ est important. «La crainte serait de ne plus pouvoir fournir ce service aux adhérents si personne n’a été recruté, notamment lors des périodes de travaux au printemps prochain», pose Dominique. En effet, en attendant le renfort, la vie de l’atelier repose sur Gaël qui est aussi particulièrement mobilisé pour la conduite des automotrices lorsque les travaux agricoles battent leur plein.
Dans de bonnes conditions de travail
Sur l’ensemble du département (où l’emploi agricole est un sujet d’actualité), «cinq postes de mécanicien agricole sont à pourvoir», chiffre l’animatrice emploi de l’Union des cuma, Isabelle Corbineau. «Une difficulté est que nous sommes sur un domaine spécifique», qui se rapproche de l’univers des mécaniciens en TP ou de concessionnaires de matériels agricoles, mais bien distinct de celui de la mécanique auto, voire poids lourd. «Des mécaniciens issus de ces filières vont avoir du mal à s’adapter à nos domaines où la démarche de recherche des pannes n’est pas la même», s’accordaient les organisateurs d’un point presse sur le métier de mécanicien en cuma, un rôle si important pour ces groupes vivant autour d’un atelier dynamique.
Des offres et du public
«L’idéal, c’est quelqu’un déjà expérimenté vis-à-vis du métier.» Mais face à eux, les recruteurs imaginent trouver d’autres profils, assez variés, dans le public intéressé par leurs offres d’emploi. «Je pense par exemple aux agriculteurs qui sortent du métier, qui sont plus passionnés par les machines que par les animaux. Venir à la cuma peut être une bonne opportunité pour eux», glisse un responsable. «Et pourquoi pas une femme ?», répond un autre avec le sourire. «En les intéressant, cela double le nombre de candidatures potentielles.»
La géométrie variable des périmètres de poste
« Globalement, nous arrivons à recruter», reprend Dominique Pezot en se souvenant: « Il y a 5 ans, nous avions recruté en 5 mois.» Et si rarement un candidat correspond au portrait-robot idéalisé par les recruteurs, ces derniers ont conscience que le groupe devra aussi s’adapter au candidat qu’ils auront choisi. La qualité indispensable qu’ils recherchent néanmoins chez les candidats, «c’est la volonté de rendre un service aux adhérents.» Les responsables soulignent l’importance pour leurs groupes de cultiver le sentiment d’appartenance. La réussite de la cuma et celle de ses adhérents doit aussi être celle du mécanicien qui a préparé ou réparé la machine qui l’a permise.
Diffusion multi-canaux
Aux récoltes, «il faut que le boulot se fasse. Après, nous sommes un peu moins regardant sur le reste de l’année», acquiesce ainsi Julien Guinaudeau, un des responsables emploi de la cuma Alliance. C’est un autre avantage qu’un salarié peut trouver en cuma, avec une relation avec l’agriculteur différente de celle qu’il est possible d’avoir dans une ETA ou en concession. Pour toucher des candidats «pas uniquement localement», sa cuma installée à La Romagne a tenté une expérience, en relayant son offre d’emploi sur Facebook. «C’est une idée que nous avons trouvée dans le réseau, dans la fédération 640.» Dans sa revue Tribune verte (numéro de novembre), l’Apecita souligne d’ailleurs que 27,5% des candidats à l’emploi comptent sur Facebook pour leur recherche. Pour susciter les candidatures locales, la cuma Alliance compte surtout sur le bouche-à-oreille. Le potentiel est important, avec une centaine d’adhérents concernés par la cuma territoriale, qui investit aussi dans une banderole qui ornera son bâtiment, le temps du recrutement.
Dans le département, l’emploi agricole est un sujet.
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