Un groupe qui a bien des expériences à partager. Non loin de Nantes, la cuma des Volontaires, c’est une vingtaine d’adhérents parmi lesquels se trouvent aussi les membres d’un groupe qui se sont fédérés autour d’un nouvel élan, symbolisé par un Giee. Grâce à cette entité, sept exploitations avancent plus particulièrement sur deux principaux volets: l’autonomie alimentaire et les Techniques culturales simplifiées (TCS).
C’est pour approfondir ces méthodes de conduite culturale qu’on les a vus en automne voyager dans le Loir-et-Cher, sur la ferme de Frédéric Thomas (voir article Agriculture de conservation : pour réussir, savoir être opportuniste). C’est pour parler de leur avancée vers l’autonomie alimentaire de leurs élevages qu’il faudra venir les rencontrer à MécaElevage 2018. En effet, depuis ce printemps, cinq adhérents de la cuma commencent à faire fonctionner leur installation de séchage de fourrage.
Un éleveur de vaches allaitantes, deux producteurs de lait biologique, dont un réalise de la transformation, un éleveur de chevaux et un éleveur de dindes en vente directe, le collectif qui s’étend dans un rayon d’une dizaine de kilomètres est très diversifié. A la faveur des premières fenêtres favorables à la récolte de l’herbe, les adhérents se sont pressés pour faire démarrer leur nouveau moteur. Dès le départ, ils avaient envisagé la solution collective pour sécher leur fourrage. Ils voulaient aussi que leur outil soit économe en énergie. Initialement, ils imaginaient même produire la chaleur nécessaire par un procédé de méthanisation. Ils ont étudié, développé leur projet… pour finalement abandonner cette piste du biogaz.
Dans la continuité de la cuma
L’histoire du projet a ainsi connu des rebondissements mais elle a finalement abouti à ce nouveau bâtiment qui verra passer de l’ordre du millier de tonnes de matière fourragère chaque année. Organisée en huit cellules de séchage (capacité de 40t MS), l’installation est approvisionnée par une autochargeuse en prestation déléguée, tandis que la chaîne de fenaison utilisée au préalable reste celle de la cuma. En aval, le fourrage repart conditionné en bottes après quelques journées de séchage et grâce à la presse fixe installée dans le bâtiment.
Du matériel et de l’organisation
Parallèlement, le flux d’air séchant est canalisé le long de la toiture où sa température commence à s’élever grâce aux panneaux translucides. Avec un appoint de gaz, c’est un système de roue dessicante qui termine le travail de déshumidification de l’air envoyé dans le plancher des cellules. Au-delà des équipements particuliers qu’ils ont choisis, le groupe a aussi à dire à propos de son organisation puisque, si trois éleveurs s’engagent particulièrement dans le fonctionnement quotidien et le suivi des installations, la cuma a aussi embauché un salarié qui sera en priorité mobilisé sur son installation de séchage.
La cuma des Volontaires (Petit-Mars (44) et son séchoir •23 adhérents à la cuma, dont 5 sont concernés par le séchoir. •Bâtiment de 1800m² certifié (CERTIPAQ BIO). •Principe de déshumidification, incluant la chaleur fournie par le toit et un système de roue dessicante. •Le site fonctionne avec une presse en poste fixe et un pont bascule. Il est capable de sécher différents produits: fourrage, maïs grain, soja, bois. Pour le fourrage, un temps de séchage de 2 à 3j est prévu, selon le taux d’humidité à l’entrée. •Le planning de chantier se défini lors d’une réunion hebdomadaire. |
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