La conjoncture affecte la stabilité des exploitations agricoles. Premier constat : «chez les agriculteurs lotois, chiffres d’affaires et trésoreries ont souffert l’année dernière», souligne le président de la fédération des cuma du Lot, Philippe Rauly, avec des baisses de l’ordre de 20 à 50 % au vu des chiffres qui émanent peu à peu de chez les comptables.
L’inflation déstabilise les marchés alimentaires
Plusieurs facteurs expliquent cette situation : l’inflation en premier lieu, qui a « éteint » des pans entiers de marchés alimentaires auprès des consommateurs. Ce que les agriculteurs comprennent : « le salaire minimum n’est pas corrélé au niveau de charges des consommateurs : avec 1 300 € mensuels, comment peut-on verser un loyer moyen de 800 € et se nourrir bio ? Il faut que nos responsables politiques réfléchissent à ces questions », analyse Matthieu Brunet, de la cuma des Causses de Lalbenque.
« L’autre facteur qui a impacté les résultats des exploitations, c’est, bien sûr, les montagnes russes du côté des approvisionnements, liées aux fluctuations des marchés de l’énergie, notamment… Ces marchés énergétiques ont provoqué des hausses brutales des montants des intrants, parfois jusqu’à + 50 %… et des chutes dans les mêmes proportions plus tard dans l’année », rappelle Matthieu Brunet.
Quand les cuma renforcent la stabilité des exploitations dans le Lot
Ce dernier insiste sur « le facteur de stabilité que sont devenues les cuma : les adhérents connaissent globalement le montant de leurs factures de cuma, et ce dernier a très peu évolué. C’est d’ailleurs le seul facteur de production qui n’a pas bougé ! », note-t-il.
Concrètement, la fédération des cuma a dû appuyer des responsables de cuma en proie à des retards de paiement plus importants que d’habitude dans certains secteurs.
« Dans ces cas-là, les habitudes « historiques » permettent de dénouer les situations », argumente Philippe Rauly, également président de la cuma de Paunac.
Une gestion rigoureuse, facteur de stabilité
Les réserves constituées au fil du temps et la rigueur avec laquelle est gérée la cuma permettent aux responsables de proposer des échéanciers aux adhérents pour « passer le cap », en cas de difficulté. « Mais il est aussi essentiel d’avoir de la fluidité dans la communication », poursuit Philippe Rauly, avant d’ajouter que « les agriculteurs que nous sommes, et que sont nos adhérents, vivent avec beaucoup de pression. Tout le monde bosse dur. À certains moments, nous recevons tous des lettres de relance. Donc, pour la cuma, on le sait, on est entre nous : on se parle correctement, on se comprend, et on trouve des solutions dans le temps ».
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