En Normandie, le 28 février dans l’Orne, les cuma ont travaillé sur leur attractivité. Cette qualité, Rodolphe Lormelet l’affirme : « Nous en avons besoin ! » Y compris pour aller au devant des jeunes. « Ils sont les salariés, les apprentis, les cumistes… qui feront nos groupes demain. » Le président de la fédération des cuma Normandie Ouest pose ainsi le décor de l’assemblée générale 2023 à Écouché. D’après la présentation de David Boscher, expert comptable de l’AGC cuma ouest, les coopératives de Normandie ont de bonnes bases pour relever le défi du développement. « Les indicateurs économiques et financiers des cuma sont bons », observe-t-il. La moyenne du chiffre d’affaires s’établit, par exemple, à presque 93 500 € sur 2021. Ce chiffre souligne déjà l’essor des activités de cuma à l’échelle décennale.
Les équipes cuma se forment
Le changement de physionomie des cuma se dessine aussi lors du chapitre de l’emploi. Les cuma de la Manche accueillent désormais sept apprentis,notamment. Sur ses trois départements, le réseau enregistre par ailleurs 17 créations de postes en 2022. « Pour beaucoup, ce sont des cas où la cuma engage un deuxième ou un troisième salarié », constate Nathalie Pignerol. L’animatrice emploi constate en parallèle que les cuma employeuses se confrontent au phénomène de turn-over. « C’est le cas pour beaucoup de secteurs d’activité », concède-t-elle, avant d’ajouter : « Finalement, il faut aussi le voir d’une manière positive dans la mesure où un nouveau salarié peut aussi apporter des nouvelles idées. » Son hypothèse s’appuie notamment sur l’expérience d’une cuma manchoise.
Un bon salarié peut en remplacer un autre
Si la hausse de chiffre d’affaires se veut un indicateur positif, l’expert comptable observe néanmoins un bémol. Par rapport à l’année précédente, sa croissance est finalement relativement légère, et inférieure à l’inflation. L’analyse craint donc que la hausse tarifaire prédomine sur le développement des volumes d’activité. Et quand il regarde dans les régions voisines, David Boscher voit également un potentiel de progrès pour les coopératives normandes. « En Bretagne et Pays de la Loire, le chiffre d’affaires moyen des cuma est plutôt de l’ordre de 150 000 €. »
Une place pour le développement
La marche des cuma s’assure aussi avec les investissements. Leur montant global, 38 M€, est en forte hausse l’an dernier. Si là aussi la question des tarifs est une explication, l’animatrice Caroline Revert note néanmoins un révélateur de l’orientation conquérante des groupes. Ils investissent majoritairement pour créer des activités ou augmenter leur parc. « Les renouvellements représentent un peu moins de la moitié des investissements. D’autre part, l’occasion représente moins de 10 % du volume investi. »
Une bonne heure pour la rigueur
Engagées dans ce développement des services et de leur organisation, les cuma ne doivent pas pour autant laisser de côté les habitudes du quotidien. Le président, Rodolphe Lormelet, rebondit en effet sur le constat d’augmentation globale des créances. « Il faudra être particulièrement assidus sur la gestion des impayés sur 2023 », alerte-t-il. « Il y a aussi les habitudes de facturation qui sont globalement à améliorer dans les groupes », complète David Boscher. Ce dernier précise aussi des solutions, comme le déploiement du système par prélèvement qui, là où il s’est déjà opéré, a fait ses preuves sur le sujet des impayés.
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