Le rat taupier, un envahisseur herbivore, se cantonne dans les prairies et consomme quotidiennement son poids en racines. Son effet nuisible réside dans ses possibilités de reproduction. Le rat taupier se reproduit en effet dès l’âge de 2 mois sur une période allant d’avril à octobre. Ainsi, un seul couple, dans des conditions favorables, peut mettre au monde plus de 100 individus. Face à la pullulation de rats taupiers ces dernières années, la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles de Haute-Loire (fdgdon) a fait le choix de s’engager dans la création et la mise au point d’un outil de travail du sol spécifique pour lutter contre le rat taupier. Pour cela, la structure a reçu des aides en provenance de la région Aura, du conseil départemental et de l’État. L’outil, baptisé Séradicale, est aujourd’hui opérationnel.
Séradicale : jusqu’à 15 cm de profondeur de travail
La Séradicale a effectué ses premiers essais au printemps dernier sur la commune de Saint-Front. Dans le détail, l’outil travaille sur une largeur de 3 m. À l’avant, une barre lourde retenue par des chaînes réalise une première opération en nivelant les taupinières. Ensuite, suivent deux rangées de disques crénelés montés sur un châssis mécano soudé. Chaque disque dispose d’une sécurité ressort permettant de se relever lors de la rencontre de pierres. L’espacement entre les disques est de 10 cm. La profondeur de travail des 23 disques est autour de 15 cm, de manière à atteindre la majorité des galeries des campagnols. Enfin à l’arrière, un rouleau lourd est en charge de rappuyer le sol.
Une certaine puissance nécessaire
Lors des essais, la problématique qui est ressortie est le poids de l’outil qui atteint les 5 tonnes. Un poids nécessaire pour atteindre la zone de vie des campagnols. La longueur de l’outil est de 3,50 m et le rouleau de 2 tonnes à l’arrière crée un grand porte-à-faux. Pour un bon fonctionnement, il faut donc un tracteur d’une puissance de 180 ch, de préférence à châssis long et disposant d’un bon relevage. Des modifications sont à l’étude, notamment pour faciliter le transport de l’outil. La solution retenue serait une transformation de l’outil porté en semis porté par l’ajout de roues à l’arrière.
Le but est bien sûr que l’outil soit le plus largement utilisé sur le territoire. Pour cela, une organisation avec le réseau cuma de Haute-Loire est à l’étude. Une prochaine démonstration est prévue au printemps prochain dans les départements du Cantal et du Puy-de-Dôme.
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