Maïs bio, deux stratégies différentes pour le désherbage mécanique
En maïs bio, l’itinéraire dominant comprend un passage de herse étrille en prélevée et un binage entre les stades 6-7 et 8-11 feuilles. Entre ces deux stades, à 1-3 feuilles, certains réalisent un second hersage, tandis que d’autres débutent les binages. Une autre approche consiste à faire suivre le hersage à l’aveugle d’un passage de houe rotative à 1-3 feuilles, puis d’attaquer ensuite les binages. En maïs conventionnel, les agriculteurs commencent par un ou deux herbicides, positionnés selon les cas avant le semis, en prélevée ou au stade 1-3 feuilles. La bineuse est alors majoritairement l’outil de désherbage mécanique. Elle passe à l’étape 4-5 ou à 6-7 feuilles. Mais un quart des agriculteurs effectuent un désherbage chimique de rattrapage à 4-5 feuilles, réservant le binage pour plus tard.
La météo complique la situation
Pour tous les producteurs de maïs, la météo constitue la principale difficulté. En effet, elle influe sur l’état hydrique des sols et donc sur la durée des fenêtres d’intervention. En bio, la seconde difficulté la plus citée concerne le stade du maïs, avec des plantes sensibles au stade 1-3 feuilles. Le quatuor chardon, liseron, rumex et chiendent regroupe quatre vivaces à problèmes pour tous les producteurs de maïs. Il s’y ajoute le souchet en bio. Les graminées et dicotylédones arrivent ensuite en termes de gravité. Les espèces citées diffèrent selon qu’ils sont en bio ou en conventionnel.
Pas de difficultés pour le désherbage mécanique
Si on considère l’ensemble des cultures, « plus de la moitié des agriculteurs déclare ne pas rencontrer de difficultés à la mise en œuvre du désherbage mécanique, indique Louise Debondans, qui a conduit l’enquête. Il s’agit tout de même de pratiques qui requièrent un certain savoir-faire et de bonnes conditions (météo, sol, réglages, etc.) pour la réussite ».
Nature et sol et savoir-faire
La nature du sol arrive en premier dans les facteurs de difficulté cités, et notamment un fort taux d’argile, de la battance ou des cailloux. Autres préoccupations, d’une tout autre nature : le manque d’informations sur la mise en œuvre du désherbage mécanique (densité de semis, période d’intervention, réglage des outils…). Les agriculteurs interrogés se tournent d’abord vers des collègues pour trouver des réponses.
Un tiers du matériel en cuma
Par ailleurs, les agriculteurs ayant répondu à cette enquête possèdent le plus souvent leur matériel de désherbage. Mais, fait intéressant, ils sont néanmoins un bon tiers à faire appel à une cuma ou à la copropriété. Précisément 36 % en bio et 38 % en conventionnel. Ce questionnaire en ligne a été complété par 335 agriculteurs, dont 200 pratiquant le désherbage mécanique, et 60 conseillers, de toute la région Nouvelle-Aquitaine. Le projet Tandem a pour objectif « de doter les agriculteurs, conseillers et établissements agricoles de contenus et de références locales adaptés à leurs contextes pédoclimatiques pour faciliter le développement du désherbage mécanique en Nouvelle Aquitaine »
Un site de référence en ligne
Les chambres d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine ont mis en ligne un site dédié au désherbage mécanique, dans le cadre du projet Tandem ((transfert adapté novateur en désherbage mécanique – Casdar). Une opération menée avec les fédérations de cuma Deux-Sèvres et Béarn-Landes-Pays basque, ainsi qu’AgroSmartCampus. Très structuré, ce site donne accès à de nombreux documents internes au réseau ou bien extérieurs (Ecophyto, Arvalis, Agrobio, etc.). Il permet d’abord de découvrir les principaux outils employés, les critères de choix et leur mode de réglage. À savoir : herse étrille, bineuse et guidage, roto-étrille et houe rotative. Il présente ensuite le parc de matériels dans la région et les pratiques des agriculteurs en la matière. Mais aussi des résultats d’essais ou encore des clés de reconnaissance des adventices.
Prise en compte des fenêtres climatiques pour le désherbage mécanique
Une approche par culture fournit également des détails plus pointus. Ils portent sur blé, orge, avoine, triticale, maïs, tournesol, pois, lentille et soja. Une autre entrée, cette fois par terroir, donne le nombre de jours disponibles pour réaliser les interventions dans les bonnes fenêtres météo. Enfin, le site Désherbage mécanique – Tandem ouvre accès à deux outils d’aide à la décision. Le premier OAD calcule la surface pouvant être travaillée selon le matériel sélectionné dans différents contextes de la région Nouvelle-Aquitaine. Le second fournit la largeur nécessaire du matériel dont il faut disposer pour pouvoir désherber une surface donnée dans un contexte précis.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :