Fin juillet, la cuma de de Montcuq a récolté 156 hectares de lavandin, avec une ensileuse munie d’une coupe spécifique. Des matériels acquis avec le soutien de la région Occitanie et le fonds Feader de l’Union européenne.
L’intégralité des inflorescences récoltées a voyagé dans 4 splendide bennes violettes jusqu’à la distillerie. Cette dernière a été construite sous l’impulsion des adhérents (sous statut SAS).
Objectif du groupe: produire de l’huile essentielle de lavandin.
« La couleur et l’odeur que répand le lavandin sur son passage ont attiré tous les regards », s’enthousiasmait alors Françoise Curt, coordinatrice à la fdcuma de Lot, invitée à l’avant du camion pour l’occasion.
Historique de production de lavandin
« Il se faisait déjà du lavandin dans le secteur, dès les années 1950, » précise Jérôme Arnal, président de la cuma. La production a ensuite intégralement migré vers le Sud-Est du pays. Mais en 2017, le groupe d’agriculteurs, qui produit majoritairement des céréales et un peu de semences, se pose la question de la diversification.
« À cette époque, en 2017, la demande était très forte. Nous nous sommes adressés à une coopérative, la Société coopérative agricole des plantes à parfum de Provence (SCA3P). Le directeur était à la recherche de groupes de producteurs comme nous pour se lancer dans la culture du lavandin. »
Les 7 agriculteurs plantent donc 30ha chacun à hauteur de 10ha annuels de 2018 à 2020. Ils achètent la récolteuse, mais investissent aussi, sous forme d’une SAS dans une distillerie, un tracteur, 4 bennes…. mauves, complètement raccord avec leur cargaison.
« Un pur hasard! » rigole Jérôme Arnal. « Mais non, bien sûr! Le constructeur gersois nous a proposé, sans surcoût, une palette de couleurs. Nous avons donc choisi le mauve. »
Bons rendements
L’investissement dans le projet est important, « entre 150000€ et 20000€ chacun », pointe Jérôme Arnal. « Il faut bien sûr le temps que les plantes entrent en production, au bout du deuxième été. Mais nous rentrons dans nos frais. »
Aujourd’hui le contexte est bien différent, avertit-il. « Les prix ont atteint un pic en 2019, à tel point que les industriels se sont tournés vers des produits de synthèse, ce qui a fait chuter le marché, » explique Jérôme Arnal. « Dans le contexte actuel, je ne pense pas que nous nous lancerions, » souligne-t-il. « Les prix de la récolte 2020 ont été par exemple bien inférieurs à ceux de 2019. »
Autre facteur d’inquiétude: le Pacte Vert de la Commission européenne. Les producteurs de lavande et de lavandins craignent de devoir apposer un logo lié à la toxicité du produit sur les emballages. Les filières ont mobilisé efficacement cet été à l’aide panneaux, d’articles de presse et de pétitions.
Malgré ces nuages, les rendements lotois donnent le sourire aux adhérents: « Il y a un historique de production pour de bonnes raisons! ». Les adhérents s’y retrouvent et l’opération « diversification » reste une réussite. Leurs enfants se joignent à eux pour les opérations importantes. Une vraie dynamique de groupe.
[#ACTUS] Lavandin: des bennes aussi mauves que leur cargaison dans le Lot 😍🌺
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