Organisés au sein du Civam de l’Oasis (*), des producteurs dans la Marne ont fait le choix de diversifier leur exploitation en développant des cultures de niches comme la menthe, le thym, la mélisse ou la camomille. Tout d’abord, le groupe a conclu un partenariat avec Adatris pour la collecte et la transformation de leur production. Toutefois, le groupe a rapidement compris que le développement de ces cultures semées ou plantées, et récoltées pour la graine ou pour la feuille, allait nécessiter des besoins en matériel spécifique. Ainsi la cuma des Sens a été créée en janvier 2018. Son objectif: permettre aux producteurs d’investir dans du matériel spécifique à la culture des PPAM.
Culture des PPAM, des financements mobilisés
«Depuis la création de la cuma, le groupe a investi dans une planteuse, une récolteuse et deux lits de désherbage pour le désherbage manuel des cultures», détaille Quentin Delachapelle, président de la cuma des Sens. Par ailleurs, l’organisation du Civam et le partenariat avec Adatris a permis au groupe de mobiliser des financements afin de répondre aux contraintes de la culture des PPAM.
De plus, dans ce cadre, le groupe a pu bénéficier d’un accompagnement de l’agence bio à travers son acheteur Adatris pour l’investissement dans la planteuse, la récolteuse et les lits de désherbage. Le Civam de l’Oasis, essentiel à l’acquisition de références techniques pour la culture et la valorisation des PPAM a aussi bénéficié d’un soutien de la Région Grand Est. Un soutien pour financer en partie un poste d’animateur pour le groupe.
«L’objectif de l’agence bio, à travers son aide financière, est d’accompagner des groupes de producteurs comme le nôtre, qui sont à la recherche de nouvelles cultures à forte valeur ajoutée en agriculture biologique. Certains agriculteurs, aujourd’hui en conventionnel, sont freinés dans leur orientation vers l’agriculture biologique. La raison? La conversion pourrait les contraindre à arrêter certaines cultures conventionnelles, intéressantes dans les rotations et encore bien valorisées.»
Une filière en développement
Il y a cinq ans, les deux premiers producteurs du Civam cultivaient une dizaine d’hectares de PPAM réparties en quelques espèces. Mais aujourd’hui, ce sont cinq membres du Civam de l’Oasis qui cultivent des PPAM sur une cinquantaine d’hectares, au travers d’une dizaine d’espèces de plantes différentes.
«Les premiers producteurs à s’être lancés dans les PPAM au sein du Civam utilisaient des vieux matériels, adaptés artisanalement aux spécificités des PPAM. Grâce à la cuma des Sens, nous avons pu acquérir du matériels neuf. En outre, ce sont des outils plus adaptés à nos exigences et sécurisant pour nos productions.»
Enfin, après un travail sur l’amont de la filière, le groupe s’intéresse désormais à l’aval et à la valorisation de ces productions. Pour cela, la cuma des Sens a fait le choix de s’engager avec d’autres partenaires dans un partenariat européen pour l’innovation. Ce dernier a pour objectif de permettre aux producteurs d’avoir accès à des séchoirs, nécessaires à la valorisation des PPAM ou du chanvre.
Encore de belles pistes de développement pour la filière PPAM en Champagne-Ardenne!
(*) Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural.
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