Quels sont les intérêts de la fenaison en cuma? Tout d’abord, la fenaison est une activité prédominante des cuma du territoire Béarn-Landes-Pays basque. Avec de nombreux investissements dans les groupes chaque année. La mutualisation du parc matériel permet d’offrir une plus grande palette d’outils aux adhérents.
De plus, la gestion en collectif de la fenaison permet de s’adapter aux divers modes d’exploitation et aux éventuels aléas météorologiques qui pourraient impacter directement la qualité fourragère. En effet, les éleveurs attachent une grande importance à la valeur alimentaire des fourrages. Ces derniers constituent la clé de voûte de l’alimentation du bétail. Particulièrement dans les secteurs du piémont Pyrénéen.
Intérêts de la fenaison en cuma: 2 organisations différentes sur le terrain
Néanmoins, les organisations des chantiers diffèrent suivant les collectifs et les intérêts recherchés par les adhérents. On distingue deux grands types d’organisation dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.
1 / Organisation « en quartiers »
De nombreuses cuma s’organisent par petit groupe «en quartier», avec un parc matériel relativement complet mais une gestion souvent individuelle des chantiers (faucheuse, faneuse, andaineur, presse, enrubanneuse…). Généralement, chaque adhérent stocke un matériel dont il a la responsabilité.
Pour répondre rapidement et de manière efficace, les matériels sont en plusieurs exemplaires. Or, l’entraide est bien présente lors des pics de travaux pour gagner du temps et éviter les opérations attelage-dételage du matériel souvent très chronophages. En cas d’incident (accident, évènements familiaux…), c’est une véritable solution pour souder les hommes et réunir les forces d’un groupe pour surmonter parfois les passages délicats. Les cuma d’Ogeu et la Côte en sont les exemples parfaits.
Certains responsables soulignent la raréfaction de la main-d’œuvre familiale sur les exploitations, qui conduit parfois à s’orienter vers l’embauche d’un salarié ou le recrutement d’apprenti, pour épauler et gagner en souplesse lors des périodes de travaux intenses.
2 / Organisation en service complet
À l’inverse, certains collectifs ont fait le choix d’une stratégie de mécanisation de haute performance, gage de rendement et d’efficacité au chantier, assurée exclusivement par le salariat. Les activités phares sont essentiellement la fauche, la récolte et l’enrubannage. Cela s’explique par la complexité du matériel et les multiples réglages sur ces outils de la chaîne verte.
Les opérations de maintenance et de conduite sur des activités bien spécifiques sont sous l’entière responsabilité des salariés: l’adhérent bénéficie d’un service complet. La cuma Elgarrekin basée à Mendionde, a choisi ce mode d’organisation dans le but de tendre vers un service ‘cinq étoiles’, avec une rapidité d’intervention, une maîtrise parfaite et un entretien assidu des machines et in fine la garantie d’une prestation irréprochable.
Les salariés sont ainsi chargés de la conduite du combiné de fauche et de la presse à botte cubique ainsi que de l’autochargeuse, utilisée pour l’alimentation du séchoir en grange. La cuma de Donazaharre s’est orientée vers une organisation quasi similaire. La prestation complète contribue activement au développement de la cuma et la montée en puissance d’un collectif. C’est un indicateur important qui traduit généralement la dynamique et les projections à plus ou long terme d’un groupe.
Fenaison en chantiers collectifs: qu’est qui peut bloquer?
L’activité de fenaison est particulièrement sensible à gérer collectivement car le facteur météo est le même pour tous. La récolte au stade optimal est devenue primordiale pour tous les ateliers de ruminants, aussi bien pour les brebis laitières que pour les vaches laitières ou allaitantes, vu l’impact direct de la qualité des fourrages récoltés sur les coûts alimentaires.
Elle sera d’autant plus difficile à gérer que le groupe s’interdit le recours à l’ensilage ou à l’enrubannage car composé d’ateliers en brebis laitières spécialisés en production de lait cru qui ne permet pas l’utilisation de ces modes de récoltes bien sécurisant pour gérer les années avec une météo capricieuse ou avec le développement d’épisodes orageux fréquents sur notre chaîne pyrénéenne.
Le parcellaire accidenté ralenti également le débit de chantier des outils les plus performants. Il y a aussi une perte d’habitude du travail et de l’organisation collective de chantier dans nos campagnes. Enfin la réalisation de la fenaison individuellement permet d’amortir un niveau d’investissement important en traction au niveau des exploitations.
Bien souvent ce sera le facteur main-d’œuvre qui rendra attractive une organisation collective ou le recours à une prestation complète pour réaliser tout ou partie des travaux de fenaison.
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