Intercuma : quels avantages et précautions prendre ?

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Intercuma : quels avantages et précautions prendre ?

La composteuse de la cuma Isère Compost est mise à disposition de la cuma du Saint-Bernard, en Savoie, via l'intercuma.

L’intercuma est un excellent moyen pour rentabiliser le matériel et l’amortir. Une solution souple qui désigne l'adhésion d'une cuma à une autre. Exemples avec quelques intercuma en Isère et en Savoie. 

« Nous avons récupéré la composteuse Ménart il y a seulement quinze jours, indique Yohann Trésallet, le président de la cuma du Saint-Bernard, en Savoie. Nous devrions l’utiliser jusqu’à fin juin et nous en sommes ravis, nous ne voyons que des avantages dans notre nouvelle association en intercuma avec la cuma Isère Compost. La machine est neuve. Nous prévoyons de faire 55 heures de travail cette année. Nous l’utilisons quand la cuma Isère Compost n’en a pas besoin, c’est gagnant-gagnant ! »

Le succès de l’intercuma

Depuis des années, Yohann Trésallet expérimente l’Intercuma. « Nous avons partagé du matériel avec d’autres cuma précédemment et globalement nous avons eu une expérience plutôt positive », estime-t-il. Pourtant, la cuma Isère Compost se situe à près de 180 km : « les distances ne sont pas un problème puisque nous faisons le trajet qu’une seule fois, et puis disposer d’un matériel performant comme celui-là sans augmenter déraisonnablement le coût pour nos adhérents, c’est un vrai plus, assure-t-il… Nous avions des craintes sur la taille du matériel mais c’est une vraie bonne surprise. »

l'intercuma pour mieux valoriser le matériel.

Le terme intercuma désigne l’adhésion d’une cuma à une autre cuma. A noter qu’il n’existe pas de circonscription territoriale quand il s’agit d’intercuma.

Bien cadrer tout en gardant de la souplesse

Le modèle intercuma permet également d’apporter plus de souplesse, c’est l’expérience qu’a faite la cuma du Piedmont. « Lorsque nous avons investi dans l’achat de la seconde ensileuse, nous avons fait une intercuma avec la cuma de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, qui faisait jusque-là appel à un entrepreneur qui arrêtait son activité. Avec l’intercuma, la notion de circonscription territoriale disparaît. Les adhérents de la cuma de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs nous permettent de mieux rentabiliser notre seconde ensileuse. Cette solution nous a même fait gagner en souplesse sur le travail », estime Cédric Giroud, le président de la cuma.

Si le modèle satisfait généralement les deux parties, il arrive aussi que l’association ne fonctionne plus, même après plusieurs années de bonne collaboration. C’est notamment le cas entre les cuma du Beaufortain (73) et du Moucherotte (38) avec une intercuma pour un tracteur de 245 ch. « La semaine dernière quand nous sommes allés récupérer le matériel, ils nous ont dit que l’intercuma s’arrêtait, qu’ils allaient acheter leur propre matériel », résume Pascal Ravix, adhérent de la cuma du Moucherotte.

Renforcer l’organisation

Dans ce cas-là, quelles sont les précautions à prendre ? « Il faut bien borner les choses, contractualiser et bien définir les utilisations. C’est ce que nous n’avons pas fait avec la cuma du Beaufortain », regrette Pascal Ravix, qui n’exclut pourtant pas d’autres partenariats avec cette cuma. Un point de vue que tempère François Rony, l’ancien président de la cuma iséroise. « Je pense qu’il faut au contraire garder de la souplesse. Nos partenaires peuvent aussi changer d’activité et là, si les choses sont trop contractualisées, l’adhérent se retrouve à payer sans pouvoir utiliser le matériel. C’est un non-sens. Il faut que tous les adhérents échangent constamment. Ne jamais perdre de vue que les relations intercuma sont les mêmes qu’en cuma. Une intercuma, c’est simplement un adhérent de plus. » L’ancien président prône une meilleure organisation, de la solidarité et, surtout, de l’écoute, clé de voûte d’un bon fonctionnement en intercuma.

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