La compagnie d’assurance anglaise NFU Mutual a étudié près de 1000 cas d’incendies de tracteur, suite à une hausse des sinistres enregistrés. En outre, ces feux lui ont coûté pas moins de 21 millions d’euros en 2019.
#Nadaillac #incendie le tracteur et l’engin à enrouler les ballots de foin qui a pris feu vers 14 h 30 sur la route départementale 60 reliant Brive à Sarlat. Une trentaine d’ha de végétation et de chênes détruits. pic.twitter.com/mSkw0aV5BR
— France 3 Périgords (@F3Perigords) July 25, 2019
La conclusion des experts: sur les tracteurs modernes, les incendies se déclarent souvent au niveau des branchements électriques réalisés sur la batterie. Autrefois, la cause était à chercher du côté d’un roulement ou d’une autre pièce en mouvement qui s’était échauffé, ou d’un câble électrique usé qui avait causé un court-circuit.
Incendies de tracteur : attention aux branchements !
Mais aujourd’hui, le feu se déclare sur des tracteurs récents, sur lesquels des branchements électriques ont été réalisés. Pourquoi ? Parce que les équipements électriques et électroniques des matériels attelés sur les tracteurs réclament toujours plus de courant. La moindre jonction mal serrée ou insuffisamment dimensionnée provoque des échauffements.
La bonne prise : l’Isobus
NFU Mutual recommande d’employer de préférence les prises Isobus présentes sur les tracteurs récents. Ou de faire installer des prises adéquates par le concessionnaire.
Plus largement, l’assureur préconise une série de mesures préventives face aux risques d’incendies de tracteur :
- vérifier le serrage des cosses de la batterie ;
- surveiller que les câbles électriques sont protégés des agressions ;
- dès le premier dysfonctionnement d’un équipement électrique, en chercher la cause sans attendre que la situation s’envenime ;
- faire appel à un réparateur compétent en cas de difficulté à diagnostiquer un problème électrique ;
- éliminer les accumulations de débris dans les recoins du tracteur ;
- en cas de consommation anormale de carburant ou d’huile, chercher la fuite qui pourrait l’expliquer et créerait un risque d’incendie.
Défauts produit
En France, le laboratoire d’expertise Lavoué avait examiné 240 dossiers d’incendie d’engins agricoles et forestiers entre 2012 et 2015. Dans 72% des cas, le feu était attribué de façon certaine à une origine accidentelle, en majorité suite à un «défaut produit», pour 25% suite à l’intervention d’un tiers.
Ça va vite radio campagne !
Tracteur qui a calé puis pris feu sous le capot, pas de blessés ni de feu en plaine. pic.twitter.com/gIQjZ6J2pd
— Antoine Thibault (@AgriSkippy) August 26, 2020
Au sein des «défaut produit», les experts avaient relevé 50% d’auto-inflammation d’un fluide du véhicule (huile ou GNR) ou de matières végétales en contact avec une surface anormalement chaude du véhicule. Le reste se partageait entre un échauffement électrique ou électronique, et une surchauffe mécanique (roulement, courroie).
Le laboratoire Lavoué mettait aussi en exergue l’arrivée des dispositions de dépollution sur les échappements. Ils sont particulièrement chauds lors de leur fonctionnement, et placés dans des endroits propices à l’accumulation de débris et poussières.
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