Dysfonctionnements isolés
La grande partie des coopératives en France aujourd’hui, qui sont 2.400, ont une gouvernance qui fonctionne très bien, qui mérite cependant que l’on se penche sur l’amélioration en continu de son fonctionnement. Il y a des dysfonctionnements très isolés.
Produire ce que l’on vend!
Il est nécessaire de repenser la relation entre l’adhérent et la coopérative, entrer dans une démarche de plus en plus contractuelle en qualité et en quantité, et aussi en planification pour apporter cette production. On a une production qui va tendre à se segmenter. Dans cette différenciation, les coopératives devront mettre en adéquation les marchés sur lesquels la coopérative entend se positionner pour répondre à de nouvelles attentes, au besoin avec des cahiers des charges. Je suis producteur de volailles label depuis vingt ans, et je ne mets pas dans mes poulaillers une production qui n’a pas sa place à trois mois quand les volailles sortiront. Quand je mets en place des poussins dans mes poulaillers, ils sont promis à la vente. Je n’apporte pas une production dont la coopérative se débrouille en termes de valorisation, je mets en place une production que la coopérative m’a demandée par rapport à un marché attendu à trois mois. C’est du flux tiré, c’est à cette question que l’on devra répondre davantage et sur d’autres productions.
Le grand débat avant l’heure
On a fait avant l’heure le grand débat des coopératives. On entend beaucoup, et c’est révélateur de ce qui se passe dans la société, des gens qui sont insatisfaits. Plus que les gens qui sont satisfaits, c’est un peu un mal français. On a voulu donner la parole à ceux qui ne disent rien: 70% des répondants étaient proches de leurs coopératives, 77% considèrent que c’est un modèle d’avenir, 70% comptent sur leur coopérative pour les aides à changer dans leur métier, 32% des adhérents ne se sentent pas suffisamment écoutés ou entendus dans leurs coopératives.
Une ode à la bonne gouvernance
Toutes les coops quelques que soient leur taille sont concernées par des principes de gouvernance fondamentaux. Nous avons rédigé un guide de gouvernance qui permet de formaliser les meilleures pratiques, d’évaluer et de rendre visibles les progrès qui ont été faits. C’est la version 1 du guide et comme tout guide aura pour objectif d’évoluer. Il y a peut-être une distance qui s’est créée du fait de l’évolution de nos coops. Il y a une espèce de sentiment d’éloignement. Retravailler la gouvernance, c’est retravailler ce lien entre nos membres, travailler la proximité, la transparence. On sera vigilant à son déploiement, à son appropriation par les conseils d’administration et à la mesure du progrès. On sait qu’on est attendus. On n’a pas d’autres issues que de répondre à ces attentes.
Du temps pour séparer vente et conseil
L’accompagnement à la transition est une mission fondamentale des coopératives. C’est une des préoccupations des coopératives et dans ces transitions il y a effectivement les attentes sociétales et la réduction d’un certain nombre d’intrants et notamment les phytos. Nous étions pour beaucoup d’entre nous engagés dans ces démarches. Pour nous il y avait un lien très fort entre le conseil et la vente. On est réservé sur la séparation capitalistique du conseil et de la vente. Ces évolutions auront un impact majeur sur l’itinéraire technique dans nos exploitations et sur la façon dont devront être délivré à la fois le conseil et l’utilisation de solutions alternatives. On a besoin de temps. C’est pourquoi on demande au gouvernement d’avoir une obligation de mise en œuvre au 1 er janvier 2022.
Savoir comment se passer du glyphosate
Pour beaucoup d’agriculteurs aujourd’hui, le problème est de savoir comment on va s’en passer. C’est çà la démarche des coopératives, c’est là qu’on est attendu. 77% des adhérents du débat coopératif déclarent vouloir que leur coopérative les accompagne dans ces transitions. Comment on accompagne les adhérents? Comment on leur apporte des solutions des outils d’aide à la décisions? Ce sont les vraies questions de nos adhérents !
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