La « Ferme France », un géant contraint à évoluer

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La « Ferme France », un géant contraint à évoluer

La France est en tête en terme de production agricole européenne.

La "Ferme France" reste un géant en terme de production et d'exportation mais l'agriculture française est confrontée à de nombreux défis, comme le renouvellement des générations et le maintien d'un revenu décent, alors qu'on lui demande de prendre un virage écologique.

Premier producteur agricole de l’UE

Avec 77,2 milliards d’euros en 2018, la France a la plus forte production agricole de l’Union européenne (UE), devant l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, et pèse 18% du total.

L’Hexagone détient près de 15% de la surface agricole de l’UE. Sur les 55 millions d’hectares du territoire français métropolitain, un peu plus de 28 millions sont occupés par des activités agricoles.

Après avoir reculé plusieurs années de suite, les exportations agroalimentaires françaises ont repris du poil de la bête en 2019n avec une hausse de 3,2% à 64,4 milliards d’euros.

Fonte du nombre d’agriculteurs

Le pays perd entre 1,5% et 2% de chefs d’exploitation par an, et la baisse risque de s’accélérer car la moitié des exploitants agricoles va partir à la retraite dans les 10 prochaines années.

Le nombre de chefs d’exploitation agricole s’est réduit à 448.500 en 2018, soit une baisse de 1% sur une an. En 2017, il s’élevait à 453.000, et en 2008 à 514.000.

Les installations de nouveaux agriculteurs sont reparties en baisse en 2018 (-2,8%) avec l’arrivée de 13.925 chefs d’exploitation, en raison de la chute des installations de personnes de plus de 40 ans. Elles avaient connu une légère hausse de 1,2% en 2017 mais la baisse avait atteint 6,2% en 2016.

Des revenus en augmentation mais une population qui reste fragile

Le revenu disponible moyen des exploitations a légèrement augmenté en 2018, 35.480 euros annuels, selon le réseau d’information comptable agricole (RICA), alors qu’il était de 32.730 euros en 2017. Le RICA se base sur un échantillon de 7.220 exploitations agricoles représentatives, cependant, il ne prend pas en compte le nombre de personnes qui doivent « vivre » sur ce revenu disponible par exploitation.

Par ailleurs, 22,1% d’agriculteurs vivaient sous le seuil de pauvreté en 2016, ce qui en fait la profession la plus exposée, selon l’Insee.

Une difficile transition agroécologique

La production agricole biologique a enregistré une année record en France en 2018, surtout dans les céréales, grâce à une progression à 7,5% de la surface agricole bio, soit deux millions d’hectares, contre 6,5% en 2017.

Cependant, un récent rapport du Sénat a jugé « hors d’atteinte » l’objectif de 15% de surfaces bio en 2022, le texte épinglant l’action menée par l’Etat pour appuyer le développement de l’agriculture bio ainsi que les soutiens financiers jugés insuffisants.

On a également appris en janvier que la consommation de produits phytosanitaires en agriculture avait augmenté de 21% en France en 2018, selon un bilan du Plan Ecophyto 2, dont l’objectif était de faire baisser la consommation de pesticides de 50% d’ici 2025.

La décision de mettre en place des zones de non-traitement autour des habitations depuis janvier a provoqué un fort mécontentement auprès des agriculteurs. La FNSEA demande pour sa part des « mesures d’accompagnement ambitieuses » pour que les agriculteurs soient en capacité de prendre le virage de la transition écologique tout en maintenant leur compétitivité.

Sources: Agence Bio, Agreste, Eurostat, Insee, MSA

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