Epandage sans tonne, une technique qui questionne

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Epandage sans tonne, une technique qui questionne

La frcuma Bourgogne Franche-Comté a organisé un webinaire sur l'organisation d'un chantier d'épandage sans tonne. Une innovation qui pose questions.

L'épandage sans tonne est une nouvelle technique qui fait son apparition petit à petit dans les cuma. Mais de nombreuses questions restent encore en suspens. La frcuma de Bourgogne-Franche-Comté a tenté d'apporter des éléments de réponses lors d'un webinaire.

Système bien différent des chantiers classiques, l’épandage d’effluents sans tonne questionne. Que ce soit d’un point de vue de l’organisation du chantier, des coûts et même des équipements. Pour tenter d’apporter quelques éléments de réponses, la frcuma de Bourgogne Franche-Comté a organisé un webinaire. Objectif, apporter des éléments de réponses sur l’organisation d’un chantier d’épandage sans tonne.

Chantier d’épandage sans tonne, avoir la bonne organisation

L’épandage sans tonne demande avant tout un bon équipement et une bonne organisation de chantier. L’un ne va pas sans l’autre. « Le chantier peut être composé de deux systèmes d’approvisionnement d’effluents, explique Hervé Masserot, conseiller agroéquipement en Mayenne, intervenant du webinaire. Soit la parcelle dispose d’une fosse de stockage à proximité, soit ce sont les tonnes à lisier qui viennent alimenter la rampe. » Certains utilisent les réseaux d’irrigation pour acheminer le lisier jusqu’aux parcelles.

Une fois l’effluent acheminé, un tracteur équipé d’une rampe vient l’épandre, en continu grâce à une pompe. « Toutefois, le chantier, s’il peut être rapide, demande beaucoup de temps de préparation, annonce le conseiller. Il faut compter entre 1 h 30 et 2 heures entre l’installation et le rangement. Il faut aussi prévoir deux personnes pour ces phases, car seul, c’est beaucoup plus chronophage et complexe. »

Un parcellaire peu morcelé

D’où la nécessité d’avoir un parcellaire adéquat. Exit les parcelles de moins de 5 ha, l’épandage sans tonne risque d’être très peu rentable. D’autant qu’il ne faut pas oublier le chauffeur de la rampe. « Il faut qu’il soit volontaire, précise le conseiller. La gestion de l’approvisionnement, de la pompe, l’installation, le rangement et la maintenance des tuyaux demande beaucoup d’attention. »

Toutefois, si la technique est utilisée, c’est parce qu’elle présente des avantages. Le principal étant le respect du sol. L’équipement ne pèse qu’une dizaine de tonnes là où il faut en compter 50 pour un ensemble tracteur et tonne. « Cela permet de démarrer l’épandage plus rapidement lorsque les sols sont à peine ressuyés, ajoute Hervé Masserot. Attention tout de même à ne pas être trop pressés, le sol doit tout de même être portant, d’autant plus dans les bouts de parcelles où le tracteur multiplie les passages. »

Organisation d’un chantier d’épandage sans tonne : préparation et rangement

Outre les temps de préparation et de rangement incompressibles, le débit de chantier reste très élevé. L’épandage est continu et permet de déverser entre 150 et 200 m³/h. Cela permet, s’il y a la présence d’une fosse tampon, de réduire les trajets sur la route et d’user moins les pneus. Cependant, il subsiste quelques limites. Notamment, concernant le parcellaire. Il doit être regroupé et assez grand si on veut que la technique soit optimisée.

Autre point, la vigilance à apporter lors de l’épandage. « La gestion du cordon est importante et il faut pouvoir s’appuyer sur une personne supplémentaire pour vérifier son approvisionnement, surveiller les potentielles fuites, bien le positionner, précise le conseiller. L’organisation est tout de même plus pénible. »

Un débit bien plus élevé

La technique reste, cependant, moins onéreuse. Il faut compter 4€/m3 en moyenne. « Avec un stockage intermédiaire, 400 m³ de lisier à épandre, un tracteur de 130 chevaux et une rampe de 12 mètres, il faut compter 2,02 €/m3 et un débit de 64 m³/h en moyenne, compte le conseiller. En revanche, avec le transport, admettons à 16 km aller-retour de la parcelle avec trois tonnes à lisier de 15 m³, le débit est de 97 m³/h et le coût s’établit autour de 1,68 €/m3. »

Ici, comme dans chaque chantier, ce sont les volumes à épandre qui réduisent les coûts. Ces calculs ne prennent ni en compte la main d’œuvre ni le temps nécessaire pour l’installation du dispositif. À titre de comparaison, dans ces mêmes configurations, un chantier classique, avec tonne à lisier, bénéficie d’un débit de 19 m³/h et un coût de 4,34 €/m3.

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