Champs humides, maïs urgent à récolter, stock fourrager en danger. Pour certains éleveurs, résoudre cette équation nécessitait de recourir à des prestations hors normes. Vendredi 22 novembre 2024, à Vouvant en Vendée, seule une ensileuse à chenilles pouvait intervenir. La portance du sol rendait impossible un chantier avec engins à roues. Il était temps ! Les récentes gelées avaient entamé la qualité du maïs fourrage, et les gelées prévues pouvaient achever de grever son pouvoir nutritif. Portrait de l’ensileuse à caisson Claas Jaguar 990 XShuttle TT.
Chantier avec la Jaguar 990 XShuttle TT en vidéo
À cause des conditions météorologiques pluvieuses du printemps 2024, des parcelles ont été semées tardivement. La météo de l’été et de l’automne, défavorable au développement rapide du maïs, a retardé l’arrivée à maturité de la culture.
L’entreprise suisse de travaux agricoles F Angéloz SA réalise la récolte dans ce champ semé le 13 juillet 2024. Elle utilise une X « Field Shuttle », accessoire autrefois commercialisé par le constructeur allemand. L’engin possède des chenilles Terra Trac, de même marque. Une paire supporte l’ensileuse, la seconde se situe sous le caisson.
Ainsi chaussée, elle évolue sur ce terrain instable. Le bloc ensileur achemine le maïs déchiqueté dans le caisson de 40 m³. Lorsqu’il est plein, l’ensileuse rejoint l’un des coins de la parcelle où l’attend un tracteur avec sa benne. Le chauffeur de l’engin de récolte place le caisson à côté de la benne, puis déverse son chargement grâce à deux tapis à chaînes et barrettes.
Châssis et hydraulique renforcés
Frédéric Angéloz dirige l’entreprise F Angéloz SA. Fin connaisseur des ensileuses Claas, il a aménagé la machine dans ses locaux, près de Fribourg. « Nous avons pris le modèle le plus puissant de la gamme Jaguar. Il nous fallait ses 925 chevaux pour alimenter les pompes hydrauliques que nous avons installées, tout en préservant les performances de la machine. »
L’ensemble délivre jusqu’à 500 l/min à 500 bars. Une partie de cette énergie est nécessaire à l’entraînement des quatre chenilles. Par ailleurs, l’entrepreneur et son équipe ont renforcé l’intégralité du châssis et revu l’essieu arrière.
Pour le reste, les équipements sont d’origine, y compris le cueilleur Orbis 750. Le chauffeur utilise des réglages habituels pour hacher le maïs.
500 hectares de maïs fourrage sauvés
« En fonction de la distance entre la parcelle et le silo, deux à trois tracteurs suffisent pour que l’ensileuse récolte et décharge sans s’arrêter » affirme Frédéric Angéloz. « Nous cherchons à éviter les temps morts, surtout ces jours-ci où il reste peu de temps pour sauver les récoltes des clients. »
Les clients de l’entrepreneur paient la prestation 250 €/ha, plus 100 €/h au rotor. Ils fournissent aussi le GNR pour alimenter la machine qui consomme jusqu’à 70 l/h.
L’entreprise F Angéloz SA estime à 500 hectares les surfaces qu’elle aura récoltées en France cet automne. D’autres prestataires étaient aussi à l’œuvre ces derniers jours en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire. Ils déployaient également des matériels inhabituels pour récupérer du maïs fourrage.
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