Malgré tous les efforts déployés, l’usage des phytos a encore augmenté en 2016-2017. La loi EGAlim du 30 octobre 2018 met une nouvelle fois «le paquet» sur ce sujet. Certaines mesures votées dans la loi requièrent encore des précisions. D’ores et déjà, le monde agricole s’inquiète des surcoûts à prévoir dans la protection phytosanitaire des cultures. D’autant plus qu’en parallèle, l’assiette de la redevance «pollution diffuse» en 2019, applicable à certaines substances, a été modifiée (taux additionnel).
Interdiction des produits assimilés aux néonicotinoïdes
Parmi les mesures phare décidées dans la loi Egalim, citons l’interdiction des produits assimilés aux néonicotinoïdes. Interdits depuis le 1er septembre: l’acétamipride, le clothianidine, l’imidaclopride, le thiaclopride et le thiamétoxame. Le clothianidine, l’imidaclopride, le thiamétoxame le seront à compter du 19 décembre 2018 à l’échelle européenne.
Les débats se poursuivent sur la définition exacte des substances qui entrent dans le champ des néonicotinoïdes. Des voix s’élèvent pour interdire d’autres substances. En parallèle, les autorisations de mise en marché de substances naturelles seront simplifiées.
Restriction des possibilités de vente
Plus question d’accorder des rabais lors de la vente des produits phytopharmaceutiques (sauf exception). Et la pub sur ces produits devra être plus informative sur les risques pour la santé et l’environnement.
Séparation du conseil et de la vente
On ne peut plus désormais être à la fois vendeur de phytos et conseiller. Dans l’esprit du législateur, il s’agit de barrer la route aux «conseillers technico-commerciaux» dont une partie de leur salaire serait indexée sur les chiffres de ventes de produits phytos. La loi évoque carrément «la séparation capitalistique des structures de vente et de conseil». Un défi pour les entreprises concernées.
Prise en compte des riverains
La loi aborde aussi la protection des riverains. Le nouveau dispositif, qui doit être précisé par décret, prévoit des mesures au cas par cas qui seraient «adaptées au contexte topographique, pédoclimatique, environnemental et sanitaire» et «tenant compte, notamment, des techniques et matériels d’application employés». Les agriculteurs seraient amenés à suivre les recommandations d’une charte d’engagement conclue à l’échelle départementale, en concertation avec les personnes habitant à proximité des zones traitées.
Effort de vulgarisation.
Désormais les chambres d’agriculture sont clairement missionnées pour accompagner cette transition vers la réduction des phytos. Elles devront rendre compte des actions déployées dans ce sens, sur le terrain. En parallèle, les certiphyto intégreront dès le 1er janvier 2019, un chapitre sur les méthodes alternatives (biocontrôle, préparation naturelle…).
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