Mieux comprendre le développement racinaire pour améliorer la sélection des plantes

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Mieux comprendre le développement racinaire pour améliorer la sélection des plantes

Avec leur étude Root2Res, les ingénieurs d’Arvalis tentent de définir et de modéliser le développement racinaire des plantes pour faciliter leur sélection.

Mis en place il y a deux ans, le projet Root2Res est piloté par Arvalis. L’objectif est de caractériser le développement racinaire des plantes afin de sélectionner les variétés les plus résilientes au stress. Un critère qui est pour la première fois étudié sur le terrain. Interview de Cyril Hannon, animateur de la filière pomme de terre chez Arvalis.

Cyril Hannon, animateur de la filière pommes de terre chez Arvalis, étudie le développement racinaire des plantes. Cette méthode permettrait de mieux les sélectionner et de favoriser ainsi leur développement.

Quel est l’objet du projet Root2Res ?

Ce projet est une première en France. Lancé il y a deux ans, il a pour ambition de caractériser le système racinaire des plantes par des méthodes de phénotypage à haut débit. C’est un aspect du développement de la plante qui n’a jamais été étudié à l’échelle de la parcelle.

Certains obtenteurs y travaillent, mais uniquement dans leur laboratoire. D’où leur intérêt pour cette étude qui est financée à hauteur de plus de 8 millions d’euros.

Quel est l’intérêt de mieux connaître le développement racinaire des plantes ?

Du point de vue phénotypage, la France est loin d’être à la traîne. Nous connaissons bien le développement des plantes et nous savons bien les caractériser. Mais ce n’est que pour la partie végétative.

En revanche, nous n’avons que très peu d’élément sur ce qui se passe dans le sol. Le fait de mieux connaître le système racinaire va permettre de sélectionner des plantes capables de puiser les réserves nutritionnelles du sol situées en profondeur, mais aussi mieux connaître les réactions de la plante face au stress.

Après deux années d’étude, où en sommes-nous ?

En 2023, notre objectif était de déterminer une méthodologie fiable afin d’étudier correctement la croissance des racines. Nous avons alors tout étudié. Du simple capteur à des fosses pédologiques ou encore des caméras dans le sol appelées minirhizotron. Cette dernière méthode de mesure a été retenue comme étant la plus fiable, mais aussi la plus simple à mettre en œuvre.

Cette année, nous avons donc comparé le développement racinaire de plusieurs variétés dans des conditions irriguées et non irriguées. L’objectif est de voir le comportement des racines de plusieurs variétés et de mesurer les différences, s’il y en a.

Quels résultats peut-on tirer de ces deux années de recherches sur le développement racinaire ?

C’est encore trop tôt pour établir des résultats fiables. Nous sommes dans un projet à moyen terme qui n’aboutira qu’au bout de 15 ou 20 ans.

Nous ne sommes qu’au début de l’histoire sur la caractérisation du développement racinaire des plantes. On sait qu’il y a des variétés qui se développent différemment, maintenant, c’est à nous d’évaluer les facteurs d’une telle différence.

Il y a la structure et la composition du sol ainsi que sa vie microbiologique qui joue sur ces développements. Qu’en est-il des facteurs environnant la variété ?

Sur ce point, d’autres études sont mises en œuvre. Nous travaillons sur la caractérisation de la vie microbienne du sol et sa fertilité biologique. L’idée est de pouvoir proposer des leviers pour l’améliorer.

D’autres essais sont menés conjointement avec les chambres d’agriculture, notamment, afin mieux évaluer les intérêts des biostimulants sur le développement racinaire des plantes.

Pour plus d’information, consultez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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