L’opération DéshMéca, des Chambres d’agriculture de Bretagne, a permis de suivre 419 parcelles de maïs en 2021. A travers les pratiques réelles des agriculteurs, elle confirme le fort impact de la météo sur le désherbage mécanique.
Semis précoces
En 2021, beaucoup des maïs ont été semés avant le 10 mai, alors que c’est la date conseillée pour garantir un sol suffisamment réchauffé et donc un démarrage rapide. Par contre, les agriculteurs ont plutôt bien respecté les 5cm de profondeur préconisés pour abriter le jeune plant des outils de désherbage. Une mesure notamment utile en cas de passage en plein à l’aveugle, avant la levée, d’une houe rotative, herse étrille ou roto-étrille. La plupart des adeptes de cette méthode sont intervenus entre 2 et 12 jours après semis, 6 jours en moyenne.
D’ailleurs, 36% des opérations de désherbage mécanique, toutes méthodes confondues, se sont déroulées dans les 10 jours après le semis. Et dans les 30 jours, ce sont 70% des interventions. En effet, l’abondance des pluies a restreint les opportunités de passer la bineuse. Cet outil a été beaucoup moins sollicité qu’en 2020, où la météo s’était au contraire montrée favorable. Du coup, il a fallu procéder à des rattrapages chimiques.
Impact de la météo sur le désherbage mécanique: le zéro herbicide plus difficile
En fin de compte, 9 parcelles sur 10 de cet observatoire ont reçu entre 1 et 3 passages en mécanique. Et, pour celles qui étaient traitées, presque autant se sont contentées d’un seul en chimique. Une autre confirmation d’une année peu favorable se voit chez les agriculteurs en conventionnel qui visaient un désherbage 100% mécanique. En 2020, 70% des parcelles de cette catégorie avaient pu échapper à l’herbicide. Mais en 2021, seules 52% des parcelles suivies ont pu respecter l’objectif « 0 herbi ».
Le désherbage mécanique est plus coûteux
Dans ce panel, le désherbage chimique demeure le plus économique. Durant la saison 2020, qu’on considérer comme favorable et ayant conduit à des parcelles propres pour toutes les techniques, il affichait un coût calculé de 83€/ha. L’itinéraire mixte, alliant du chimique avec un passage mécanique en plein ou un binage, s’est avéré plus coûteux. Il est en effet monté à 111€/ha. Enfin, le bio, 100% mécanique, coûtait 124€/ha. Ces chiffres se basent soit sur ces factures de prestataires, soit sur des coûts à dire d’expert, incluant traction et main d’œuvre.
Mesures d’amont
Ajoutons enfin que l’opération DéshMéca associe de l’accompagnement, de la formation, de la communication, de la mise en route de matériels et un recensement des prestataires en matière de désherbage mécanique. Conduite par les Chambres d’agriculture de Bretagne, elle mobilise d’autres partenaires comme les coopératives.
Dans sa communication, elle insiste sur le trio des mesures d’amont pour réussir le désherbage mécanique.
- Un: une pression adventices la plus faible possible.
- Deux: une croissance rapide et homogène du maïs.
- Trois: permettre et faciliter le passage des outils de désherbage mécanique.
En complément: