En 2019, les surfaces semées en maïs en France étaient d’un peu plus de 2,8 millions d’hectares, répartis à part égale entre maïs grain (surfaces en hausse de 5%) et fourrager (surfaces stables). Les surfaces supplémentaires en maïs grain sont enregistrées principalement dans les régions où les semis de colza ont été accidentés. Avec les difficultés climatiques qui ont affecté toutes les productions fourragères, le besoin en stocks pour la période hivernale a conduit à des transferts de récoltes prévues en grain vers le fourrage, estimés à plus de 50.000ha.
Des cultures de rattrapage
Les semis se sont étalés de mi-mars pour les premiers maïs grain à fin mai. En zone fourrage, le créneau favorable sur la deuxième quinzaine d’avril a été peu utilisé, par crainte d’attaques précoces de ravageurs, dans le contexte de l’arrêt du traitement de semences insecticide de référence.
Le début de cycle a été lent en raison d’un déficit de températures important en mai, jusqu’à mi-juin. De nombreux dégâts de ravageurs ont été observés après les semis : corvidés, sangliers, taupins, et la mouche des semis (destruction de la graine) a fait parler d’elle. Avec l’ensemble de ces ravageurs, on peut estimer que plusieurs dizaines de milliers d’hectares ont dû être ressemés. Dans d’autres parcelles, le peuplement a été affecté, réduisant de fait le potentiel.
Les interventions de désherbage de post-levée ont été rendues difficiles par les conditions peu favorables jusqu’à début juin, avec peu de jours disponibles, des amplitudes thermiques assez importantes, ainsi que des épisodes venteux. Les créneaux pour les interventions mécaniques ont été assez rares et les passages souvent trop tardifs, engendrant des efficacités parfois médiocres.
Stress hydrique précoce
Le fait marquant de la campagne est le fort déficit hydrique dès mi-juin, voire avant dans certaines régions. Les cultures, avec un système racinaire insuffisant, du fait des conditions de début de cycle, ont été fortement stressées dès la fin de la montaison. Ceci a conduit à des gabarits réduits, notamment dans les sols superficiels. La phase la plus critique du cycle, autour des stades floraison et fécondation, s’est déroulée en situation de stress hydrique marqué dans beaucoup de régions, aggravé par deux périodes de températures élevées. Cela a eu pour conséquences une réduction du nombre de grains par épi. Dans les situations les plus stressées, on a pu observer une fréquence importante de plantes sans épi.
Les pluies sont revenues tardivement, fin juillet à début août, et de façon inégale sur le territoire. Cela a permis un remplissage correct des grains. La fin de cycle s’est déroulée sous un climat plus frais, avec un régime de pluies proche de la normale. L’évolution des plantes a alors été plutôt lente. En maïs fourrage, les chantiers de récolte ont été plus étalés qu’à l’habitude. De mi-août, voire avant, jusqu’à mi-octobre. Les rendements sont à la baisse un peu partout, de 30 à 50% inférieurs, jusqu’à des situations proches de la normales (de 6-7t à 17-18t MS/ha). Les régions Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Centre, Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté et Lorraine sont celles où les maïs fourrage, très peu irrigués, ont le plus souffert. D’un point de vue qualité, la variabilité est forte également, tant au niveau des gabarits des plantes, que de la richesse en grains et leur teneur en amidon.
Fortunes diverses en grain mais moyenne en baisse
En maïs grain, le rendement national est estimé à 89q/ha, en baisse par rapport à la moyenne quinquennale (96,7 q/ha). Les restrictions d’irrigation n’ont pas permis d’assurer l’expression du potentiel dans beaucoup de régions. En Alsace, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes les rendements sont proches des 100q/ha. Dans le Sud-Ouest, malgré des semis tardifs, la pluviométrie estivale a permis de maintenir des niveaux de productivité satisfaisant. Pour le maïs grain humide, destiné à la Faf sur le quart nord-ouest du pays. Les rendements sont inférieurs à la moyenne également.