« Nous nous interrogeons sur le flou qui entoure ces Etats généraux de l’alimentation et les objectifs poursuivis », écrivent, dans une lettre ouverte, les présidents des associations fédérées par France Nature Environnement (FNE).« Les déclarations de ces dernières semaines annoncent une participation restreinte aux représentants agricoles, distributeurs et transformateurs, et sur le seul sujet du partage de la valeur. Ce sujet est certes important mais cela est bien loin de la promesse d’un Grenelle de l’Alimentation faite pendant votre campagne électorale », soulignent-ils.
« Pour rétablir le dialogue, qui vous tient à cœur, entre les responsables politiques et les citoyens, nous vous demandons de donner une place forte aux citoyens et ce, dès les premières discussions », ajoute la lettre qui veut porter « la voix des territoires ». Ces Etats généraux devraient s’ouvrir début juillet. Selon la direction de la FNSEA, ils dureraient jusqu’à fin novembre.
Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui a rappelé que cette initiative était à l’origine son idée, a déclaré qu’une fois abordées les premières urgences de la profession agricole, il faudrait élargir le débat aux modes de production et de consommation. Il doit rencontrer mercredi son homologue de l’Agriculture Stéphane Travert, auquel il s’est déjà opposé sur le dossier des pesticides néonicotinodes.
« Nos systèmes alimentaires influencent les choix des modèles agricoles (…) et sont intimement liés à la bonne gestion des ressources naturelles. Et notre patrimoine gastronomique est tributaire de la qualité de notre production agricole », ajoute la lettre de FNE, qui ajoute que « l’alimentation est aussi au cœur des préoccupations des Français, en particulier l’impact qu’elle a sur leur santé ».
« Monsieur le Président, vous avez positionné la France comme l’un des leaders de la lutte contre les changements climatiques. Voici une opportunité de concrétiser cette volonté », ajoutent les signataires, soulignant que « les négociations sur le partage de la valeur ne peuvent donc être déconnectées de ces enjeux globaux ».