Les cuma du Calvados, de la Manche et de l’Orne offrent un sacré terrain de jeu aux expérimentations. La fédération Normandie Ouest est impliquée dans plusieurs programmes, réseaux et projets. Ceux-ci décortiquent les promesses apportées par des solutions en développement ou déjà sur le marché.
«Les cuma ont des questions plus nombreuses et plus précises à propos du matériel.» Face au constat rappelé par le président Rodolphe Lormelet, les responsables de la fédération ont renforcé en 2019 leur équipe de conseillers agro-machinisme. Lors de l’assemblée générale, le 11 février, ces derniers ont dévoilé quelques curiosités que des cuma du territoire auront entre les mains dans les prochains mois.
A voir sur le terrain
Au rayon des outils que le réseau cuma développe, «nous aurons à l’essai l’application Cuma Go, glisse le directeur Etienne Fels. Lorsque l’adhérent de cuma prendra un matériel, elle lui permettra d’en faire un état des lieux, avec une photo.» Du côté des agro-fournisseurs, le groupe Secoppa entend revoir à l’œuvre, dès ce printemps, la presse à pellet Premos. Une des solutions pour la granulation des légumineuses au cœur de son projet.
Avec le programme Engaged, neuf parcelles sont suivies pour évaluer les solutions alternatives au glyphosate en itinéraires de semis direct sous couvert économes en herbicides. Dans ce cadre, «nous mesurons l’efficacité technico-économique de ces solutions. Nous regardons quelles organisations peuvent être mises en œuvre. Comment la cuma peut être un facteur de leur développement», détaille Florian Frémont. Cet animateur est impliqué dans le programme piloté par l’Arad². Ainsi le système de désherbage électrique, vu en démonstration au dernier Salon aux champs, a été animé cet hiver sur les parcelles d’un agriculteur du Calvados (article à retrouver dans le mensuel Entraid de février).
Des projets pour toute l’année
Autre réseau, autre solution, toujours en essai. Olivier Mauduit signale l’implication des fédérations de cuma dans un projet dédié à l’agriculture de précision. Elles s’intéressent à la la pulvérisation ultra-localisée dans ce cadre. Après les prochains semis de colza, une cuma du Calvados prévoit «d’avoir à l’essai le capteur de reconnaissance des adventices de Carbone Bee».
Presqu’une dizaine de nouveaux postes ont été créés en 2019 dans les cuma du territoire. Les groupes de la région continuent de développer leurs services avec chauffeur. Aussi, la fédération actualise ses accompagnements pour répondre à leurs interrogations et proposer des solutions. Les équipes du réseau planchent actuellement sur une formation dédiée aux chauffeurs de désileuse. Elle sera axée sur l’éco-conduite, l’entretien de la machine et les bonnes pratiques. Ceci afin d’assurer aux éleveurs concernés le respect des critères des filières sans OGM qui fleurissent dans le bassin laitier.