À Tralaigues, dans le Puy-de-Dôme, la cuma des Hautes Combrailles compte 150 adhérents. Elle possède 80 matériels dont deux ensileuses qui constituent le point de départ de la cuma. L’investissement dans un aplatisseur-boudineuse représente une première en cuma dans le département. Il permet de répondre aux demandes des adhérents.
Un matériel multifonction pour 102 000 €
La réflexion pour cet investissement « vient des membres du bureau qui ont émis l’idée d’investir dans une boudineuse à grain », indique Pierre-Édouard Barret, président de la cuma. Une technique qui était déjà employée par certains, via une ETA, pour stocker des céréales faute de bâtiments suffisants. « On a commencé à en parler lors de réunions avec les adhérents et on est arrivé à des engagements pour 300 m/an de boudins, explique-t-il. Sachant que dans un mètre de boudin, on stocke entre 1,2 et 1,4 t de céréales. La technique du boudin permet aussi de sauver une récolte quand par exemple on a loupé un désherbage ou quand l’humidité du grain est trop importante pour un stockage classique. »
L’autre réflexion était de ne plus faire de farine avec les petits aplatisseurs en service sur les exploitations. « Des machines qui tournent souvent plusieurs fois par semaine, pas pratique et qui engendre une perte de temps », relève le président.
La cuma choisit donc d’investir dans un aplatisseur-boudineuse Wakely 1240, un matériel multifonction. Le prix d’achat de ce matériel est de 102 000 € avec une subvention de 47 000 € et un amortissement sur 9 ans.
« Nous sommes partis avec les engagements de 300 m de boudins par an sans prendre en compte l’aplati en vrac, ajoute Pierre-Edouard Barret. Comme pour beaucoup d’investissements, il faut un petit groupe qui se lance et généralement il s’agrandit au fur et à mesure. » C’est effectivement ce qu’il s’est passé. Reçue en juillet 2023, la machine avait réalisé 410 m de boudins au 31 décembre et 140 t d’aplati en vrac.
Des chantiers en service complet
Les chantiers sont proposés en service complet « car cette année la cuma a embauché un salarié », souligne-t-il. Pour la première année, le tarif est de 26 €/m pour la mise en boudin des céréales. Dans ce tarif, le prix du plastique de 4 €/m est compris. Pour la réalisation de l’aplati en vrac, le tarif est pour le moment de 19 €/t. « C’est une estimation car la machine ne pèse pas puisqu’elle est chargée en continu. Avec le temps et un peu plus d’expérience, nous passerons certainement à un tarif horaire. Les premiers chantiers d’aplati font apparaître une demande de 10 t pour chaque déplacement. C’est le début et il faut que les adhérents mettent en place des capacités de stockage qui n’étaient pas présentes sur les exploitations. Quand la machine est bien approvisionnée, le débit pour l’aplati vrac est de 40 t/h », conclut le président.
La cuma des Hautes Combrailles ne s’arrête pas là. Prochain projet : un agrandissement des bâtiments avec la mise en place d’un atelier et d’une salle de réunion.
Chiffres clés
- Aplatisseur-boudineuse Wakely 1240 : 102 000 €
- Subvention : 47 000 €
- Amortissement : 9 ans
- Chantiers en service complet
- Des tarifs provisoires de 26 €/m pour la mise en boudins et 19 €/t pour l’aplati vrac
- En 6 mois : 410 m de boudins et 140 t d’aplati vrac réalisés
Un investissement qui baisse le coût horaire du tracteur
Lors de la réflexion pour cet investissement, le fonctionnement des chantiers en service complet suivait une double logique. Utiliser le salarié et le tracteur de la cuma. Ce dernier fonctionnait principalement avec le groupe de fauche. Son utilisation avec l’aplatisseur-boudineuse permet maintenant de proposer un tarif de l’ensemble tracteur/groupe de fauche à 45 €/ha au lieu de 50 €/ha auparavant.
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