Matériels en cuma : le coût de revient au cœur des décisions

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Matériels en cuma : le coût de revient au cœur des décisions

En Isère, la cuma de la Plaine de Faverges a travaillé sur les coûts de revient de son parc de six tracteurs avec des décisions à la clé.

Avec l’augmentation des prix des matériels, les cuma s’interrogent sur les différentes manières de stabiliser les coûts d’utilisation. Différents groupes font ainsi appel aux animateurs des fdcuma Isère et Savoie et de la frcuma AuRA pour analyser les chiffres de leur parc et proposer des solutions. Retour sur quelques exemples.

La cuma de la Plaine de Faverges, en Isère, fonctionne avec un parc de six tracteurs John Deere, dont les puissances s’étalent entre 110 et 195 ch. Depuis quelques années, leur utilisation était en baisse. À cela, plusieurs causes : un départ à la retraite d’un adhérent, une installation avec l’achat de la traction en propre, ainsi que la décision de quitter le groupe tracteur d’un adhérent. « La conséquence a été une augmentation du coût de revient des tracteurs », remarque Emmanuel Drevet, président de la cuma. « Le problème était fréquemment mis en avant par les adhérents. Notre volonté était de baisser les coûts d’utilisation, mais il était difficile de s’accorder sur la décision à prendre. Devait-on faire vieillir les tracteurs, s’interroger sur les puissances utilisées, supprimer un tracteur ? »

Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA

Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA, intervient dans les cuma, notamment comme appui spécialisé pour les critères économiques et techniques dans le choix des matériels.

Creuser le problème via un DiNA

La cuma a donc pris la décision de réaliser un DiNA sur ce thème. « Avoir un intervenant extérieur permet de poser le problème, de proposer plusieurs solutions, et du même coup de faire avancer le groupe », analyse le président. Pour Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA, « afin de répondre à la problématique, nous avons eu accès à la télémétrie John Deere. Ce qui nous a permis de réaliser un calendrier précis de l’utilisation des tracteurs. Le constat était qu’il y avait peu de jours où tous les tracteurs étaient utilisés en même temps. » Différents scénarios ont ainsi été mis sur la table après une étude complémentaire du parc des matériels attelés : augmentation de la largeur de travail des outils, modification des puissances disponibles, suppression d’un tracteur…

L’économie au centre de la décision

C’est finalement cette dernière solution qui a été retenue par le groupe. « Nous allons nous passer d’un des deux tracteurs de 140 ch. Nous réaliserons autant d’heures avec un tracteur de moins, donc automatiquement nous allons diminuer le coût à l’heure », indique Emmanuel Drevet. « Cela va demander une organisation plus pointue. Il y aura peut-être moins de souplesse, mais aujourd’hui, on remet le coût de revient des matériels au cœur des décisions. Il y a 10 ans, nous avions fait une feuille de route pour les années à venir concernant les investissements. Nous avions listé les attentes et les priorités. En premier arrivait le confort d’utilisation, suivi de la disponibilité des matériels et de la souplesse d’organisation des chantiers. Le coût de revient des matériels arrivait en cinquième position, mais les temps changent. »

Se poser avant d’investir

En Savoie, la cuma du Beaufortain partageait un tracteur en intercuma avec la cuma du Moucherotte en Isère. « Le fait de pouvoir disposer durant l’hiver du tracteur de la cuma du Moucherotte a entraîné une demande plus importante sur toute l’année de la part des adhérents », résume Nicolas Bochet, président de la cuma du Beaufortain. « Nous avons donc décidé d’arrêter l’intercuma et d’investir dans notre propre tracteur. » Pour cela, la cuma s’est lancée dans un DiNA. « Nous avons aussi travaillé avec Damien Gayet pour les choix techniques et surtout sur la partie financière. Nous avons ainsi comparé la location, le crédit-bail et l’achat avec les avantages et inconvénients. » Un comparatif qui a permis de choisir l’achat « et de bénéficier d’une subvention de 30%. » Un tracteur qui doit arriver en septembre avec des engagements pour 1 000 h/an.

Bénéficier d’un appui spécialisé

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En Isère, la cuma de la Sarra renouvelait sa tonne à lisier. Pour cela, elle a sollicité l’intervention de Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA. La volonté de la cuma était de passer d’une tonne de 10 000 l à 12 000 l avec rampe. « Nous avons étudié les différents devis et réalisé une classification d’abord économique, et technique ensuite. Nous avons ainsi étudié les différentes possibilités de rampes, sur relevage ou fixe, avec pendillards tuyau ou patins, et avec ou sans centrale hydraulique. » Avec toutes ces informations, la cuma a opté pour une tonne de 13 000 l avec rampe à patins de 12 m. « Aujourd’hui on remet le coût de revient des matériels au cœur des décisions »

Une journée autour de la réglementation routière

En Isère, la fdcuma met en place pour cet automne une journée autour de la réglementation routière, en partenariat avec Groupama. « Le but de cette journée est double », indique Emeric Barbier, président de la fdcuma. « Nous voulons revenir d’abord sur la nouvelle réglementation freinage qui entrera en vigueur en 2025. Ensuite faire un focus sur différents points de cette réglementation routière : les limites de chargement, la vitesse avec des outils traînés, les convois agricoles… Ainsi que sur les responsabilités judiciaires que peuvent encourir les adhérents, mais aussi les responsables de cuma en cas de non-respect des règles. »

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