Le ventilateur se pose en emblème des parades à la menace grandissante du coup de chaud en stabulation. La conception du bâtiment, la cohérence des ouvertures… comptent parmi les préalables à l’ajout de tels équipements. Cependant, si ces premières solutions sont mises en œuvre mais qu’elles s’avèrent insuffisantes, «la ventilation mécanique de la stabulation peut être un recours», explique la conclusion d’un travail de la filière laitière.
Bertrand Fagoo (Idele), lors d’une conférence au Space, pose un objectif et un idéal. «L’objectif est d’installer, au niveau des animaux, un déplacement de l’air d’au moins 1m/s. L’idéal est même d’approcher les 2m/s. Ceci dit, aller au-delà de vitesses de 3 ou 4m/s, n’est pas non plus souhaitable.»
Ventilation mécanique de la stabulation: 45 à 80€/VL/an
Le marché propose une diversité de solutions techniques. Du ventilateur à flux horizontal, jusqu’à la gaine à pression positive, chacune dispose de ses avantage. Chacune présente par la même occasion ses inconvénients et ses contraintes. En préambule, l’expert se montre rassurant quant aux performances des dernières générations de matériels. Reste que leur installation et leur utilisation demandent une approche globale.
Homogénéité
La documentation pointe un coût annuel de l’ordre de 45 à 80€/VL/an, «pour un équipement correctement conditionné en ventilation mécanique.» Ainsi, le plan d’action propose que «si l’idéal d’un équipement sur toute la zone de vie ne peut être atteint», par exemple pour raison économique, il convient au moins de privilégier «les zones où les animaux sont serrés par obligation.» Le rapport pointe en premier lieu l’aire d’attente (en cas de traite conventionnelle). Dans le cas d’une traite robotisée en revanche, «l’erreur serait d’équiper uniquement la zone d’accès au robot», puisque cela induirait un phénomène d’agglutinement. En définitive, l’installation pénaliserait l’accès à la stalle.
Les erreurs à éviter avec la ventilation mécanique - Ne pas avoir gérer la question des rayonnements dans le bâtiment - Ne pas avoir d’ouverture et de renouvellement d’air du bâtiment - Choisir un équipement peu performant - Sous-investir, cela conduira à créer des zones préférentielles - Mal implanter ses équipements - Négliger l’entretien de ses équipements. |
Même cause, même conséquence, l’équipement des zones de couchage et d’alimentation devra procurer une certaine homogénéité de la circulation de l’air. Sous-investir compte en effet parmi les erreurs à éviter (voir encadré). Si la vitesse de l’air n’est satisfaisante que sur quelques zones restreintes, les animaux s’y entasseront. «Vis-à-vis du stress climatique, ce sera contre-productif.» Le positionnement, l’orientation, l’inclinaison… des ventilateurs doivent s’adapter à chaque bâtiment. L’improvisation n’a pas sa place dans cette décision.
La liste des actions de lutte contre les coups de chaleur se termine avec l’eau. Deux techniques existent. La brumisation est la première. Elle rafraîchit l’environnement de l’animal, tandis que le douchage a une action directe sur la température corporelle. L’eau aide grandement à exporter la chaleur. Néanmoins, elle s’emploie avec précaution, quel que soit le système.
Brume et bonne douche bien fraîche
D’une part, les équipements peuvent être gourmands, en investissement, en régularité d’entretien et/ou en eau. D’autre part, «la vache est sensible à l’hygrométrie élevée», souligne Bertrand Fagoo. «Plus l’atmosphère est humide, plus elle peinera à supporter la chaleur.» Ainsi, dans des bâtiments (ou zones) insuffisamment ventilés, voire dans certaines régions littorales, cette solution semble d’emblée inadécquate. «Dans nos territoires, ce n’est pas encore la priorité d’aller vers ce genre d’investissements.» Ces derniers sont, quoiqu’il en soit, complémentaires de tout le reste, y compris de la ventilation. Car la vache demandera à être sitôt arrosée, sitôt sèche.
Retrouvez la synthèse de l’étude financée par le Cniel.
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