« Colère » des viticulteurs bourguignons contre l’Inao sur un projet de révision de l’AOC Bourgogne

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« Colère » des viticulteurs bourguignons contre l’Inao sur un projet de révision de l’AOC Bourgogne

La profession viticole a reçu le soutien de plusieurs députés et sénateurs bourguignons.

Les viticulteurs bourguignons ont affiché vendredi leur "colère" contre l'Inao, qui gère les appellations agricoles françaises, au sujet d'un projet de révision de l'aire d'appellation géographique de l'AOC bourgogne, qui exclurait "des secteurs entiers de la Bourgogne historique".

Le projet de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) « met aujourd’hui en péril l’appellation bourgogne et ses producteurs », dénoncent le Syndicat des Bourgognes et la Confédération des Appellations et Vignerons de Bourgogne dans un communiqué.

Selon eux, la révision proposée amènerait à « sortir 64 communes de Bourgogne de l’aire de production de l’AOC bourgogne tout en conservant la moitié des communes » du Beaujolais qui peuvent aujourd’hui prétendre à l’appellation, sur 386 communes qui composent la Bourgogne viticole.

« Les secteurs de Chablis, de Dijon (…) et du nord de la Côte d’Or n’auraient plus la possibilité de produire du bourgogne » tandis que « de nombreuses communes du Beaujolais pourraient (…) produire des vins d’appellation bourgogne », poursuit le communiqué.

« Les enjeux sont énormes pour toutes les appellations de Bourgogne avec des risques économiques avérés pour l’ensemble des vins bourgognes ainsi qu’une délocalisation de la production », s’inquiètent les vignerons, qui disent vouloir « éviter l’amalgame entre deux régions viticoles historiquement distinctes ».

Les professionnels du vin relèvent « l’absence d’écoute de l’Inao », même s’ils reconnaissent que « la Bourgogne n’a jamais achevé son travail de délimitation initié en 1937 », une situation « devenue aujourd’hui problématique ».

Un découpage pas encore acté

« Aujourd’hui on est dans la phase d’étude », a tempéré auprès de l’AFP Gilles Flutet, responsable du service Territoires et Délimitation de l’Inao. « Ce n’est qu’un projet qui sera présenté au comité national 6 février ».

S’il était adopté, le nouveau découpage n’entrerait pas en vigueur immédiatement, a-t-il encore précisé: une procédure de consultation publique de deux mois s’ouvrirait. « Toutes les réclamations seraient alors étudiées par les experts », affirme-t-il.

« Les experts ont pour mission de définir ce qu’est la Bourgogne viticole », et se basent sur des éléments « liés au milieu naturel, mais aussi aux pratiques et usages », a fait valoir M. Flutet, soulignant que d’autres appellations comme le coteaux bourguignons ou le crémant de Bourgogne n’était pas concernées par ce projet.

Un rassemblement des vignerons de Bourgogne est prévu le 6 février devant le siège de l’Inao à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et une pétition « défendant les identités du Beaujolais et de la Bourgogne » avait recueilli vendredi soir plus de 1.700 signatures.

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