Le co-compostage associe du fumier et des déchets verts à parts égales. En Normandie, la filière s’appuie sur quinze ans d’expérience désormais. Aujourd’hui, Cuma Normandie compost (CNC) valorise ainsi près de 3.500t/an de déchets verts. Ces derniers sont issus de déchetteries, des services d’entretien des communes, ou viennent de paysagistes locaux et CNC poursuit son développement auprès de ces producteurs de déchets verts.
La pratique du co-compostage profite aux agriculteurs. Ils sont un apport complémentaire au fumier, car plus riches en carbone. Ils apportent de la structure à un fumier mou. Avec cet intrant, le compost est aussi plus riche en matière organiques stables. Ce type d’apport (comme le compost en général) est intéressant pour améliorer la structure du sol et donc sa réserve utile en eau, améliorer l’implantation racinaire, épandre un produit sain dépourvu de graines d’adventices…
Du point de vue des collectivités et des autres apporteurs, la filière est une une solution de proximité pour le traitement de leurs déchets verts. Le coût s’en trouve réduit avec un bilan carbone imbattable par la faible distance de transport. Enfin, CNC a un impact positif également sur les cuma départementales. En effet, le co-compostage représente un complément d’activité pour les composteuse de ces dernières. In fine, il contribue donc au maintien d’un coût de la prestation très intéressant pour les agriculteurs (de 5,50€ à 5,55€/min).
Cuma Normandie compost: les 15 ans annoncent des changements
La dernière assemblée générale de CNC amorce un nouvel élan. D’une part, deux figures emblématique de la filière, et du réseau cuma, ont transmis le flambeau à des nouveaux responsables. D’autre part, l’association profitait de son anniversaire pour imaginer son avenir. Un premier constat est que les tonnages stagnent, voire baissent depuis 2017. De plus, les agriculteurs expriment de nouveaux besoins.
L’association pourrait donc diversifier ses formes de valorisation des déchets verts. Elle envisage des pistes d’étude dont l’alimentation de méthaniseurs et le BRF (Bois raméal fragmenté). Tandis que la première touche à la production d’énergie, la seconde reste concentré sur le fonctionnement des sols. En effet, le BRF représente la fraction des petites branches (diamètre inférieur à 7cm), qui, broyée, enrichit le sol en carbone et en éléments minéraux.
D’un côté, les collectivités, entreprise du paysage… sont sensibles au prix de la prestation, ou encore à l’argument d’une valorisation en local, de l’autre côté, les agriculteurs sont aussi en recherche des meilleures solutions agronomiques et peuvent s’intéresser à des nouvelles opportunités de valorisation. L’objectif de l’association est continuer à concilier les réponses à ces diverses attentes. Dans le cadre de son accompagnement de CNC, la Fédération des cuma Normandie Ouest mènera une enquête pour cerner ces besoins de façon plus fine.
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