Pour choisir sa variété de colza, l’agriculteur peut tenter de miser sur les économies de produits phytosanitaires. Pour cela, le ministère de l’Agriculture, via son plan Ecophyto, a proposé de classer et de noter certaines variétés selon leur besoins en pesticides. Chaque variété a donc son score de CEPP (certificat d’économie de produits phytosanitaires) plus ou moins élevé. Ce sont souvent les distributeurs de semences qui en sont les mieux informés.
Choisir sa variété de colza pour une économie de produits phyto
Ainsi, une fiche CEPP listait les variétés partiellement résistantes au Tuyv, le virus de la jaunisse du navet. En utilisant ces variétés, l’agriculteur était sûr de réduire le nombre de passages de fongicides. Mais depuis, la commercialisation de ces variétés s’est largement démocratisée, au détriment parfois d’autres critères.
« Car le choix des variétés de colza ne doit pas s’arrêter là, tient à faire remarquer Xavier Pinochet, ingénieur chez Terres Inovia. Le top cinq des variétés les plus vendues en France permettent d’obtenir entre 1 et 6,3 CEPP. Il était nécessaire de revoir cette fiche et de prendre en compte d’autres critères. »
Nouvelles caractéristiques
Ainsi, trois caractères principaux se sont ajoutés à celui de la résistance au virus pour réduire les potentielles utilisations de produits phyto. Parmi ceux-ci figure l’indice de vigueur de la plante, qui permet à l’agriculteur d’adopter la stratégie du colza robuste. Il évite ainsi quelques passages d’insecticides à l’automne.
« L’élongation de la plante et sa résistance à la cylindrosporiose sont également des critères pris en compte pour réduire les traitements des traazoles, explique l’ingénieur. Enfin, les variétés résistantes à la sclérotina seront également ajoutées. Cela peut éviter à l’agriculteur de traiter à la floraison. »
D’autres critères à prendre en compte
Toutefois, ce dernier critère reste en retrait dans ceux utilisés pour le moment. « Dans cette nouvelle liste, on doit donc trouver des variétés plus en phase avec la demande des agriculteurs, espère Xavier Pinochet. Cependant, prendre en compte les CEPP pour choisir une variété de colza et ainsi économiser des produits phyto, c’est bien. Mais il ne faut pas oublier les autres critères que sont la productivité, les résistance au phoma ou encore la qualité de la graine. »
Toutefois, si on multiplie les critères ajoutés dans la liste de la fiche des CEPP, « on peut économiser deux unités d’IFT sur les six couramment utilisées », fait remarquer l’ingénieur.
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