Chère Marguerite,

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Chère Marguerite,

Bien qu’imaginaire, la vache Marguerite aura droit à sa carte postale porteuse de nouvelles, bonnes et moins bonnes.

Parti en voyage en Nouvelle-Zélande, l'éleveur français peut bien trouver des choses à dire à ses vaches pour leur dresser une carte postale de ce petit pays, géant du marché mondial.

Je t’écris depuis une terrasse sur les rives du lac Taupo. Comme tu le sais, grâce à mon compte twitter, je poursuis ma route du nord au sud de la Nouvelle-Zélande, à la découverte de sa filière laitière. Que de beaux paysages à voir sur ce terrain façonné, ciselé, par l’activité tectonique et volcanique ! Puis coloré de verdure par un climat favorable. Et c’est sans parler de ce grandiose lac Taupo, la surprenante ville géothermale de Rotorua, elle aussi au bord de son lac que l’on domine d’un belvédère.

La vache kiwi

Et des vaches… par centaines ! Un élevage moyen ici, c’est 340 laitières et, sur notre route, voir plusieurs troupeaux en même temps n’a plus rien d’exceptionnel. Dans le pays, elles sont presque cinq millions, encore plus qu’en France. Et puis, elles sont plutôt jolies, ces petites kiwis. Pas tout à fait une race (pas encore peut-être), ce croisement qui allie holstein et jersiaise représente aujourd’hui presque une vache sur deux dans le pays. Mais tu n’as pas à t’inquiéter, elles ne font pas le poids niveau tank, avec leur production moyenne qui ne dépasse pas 4 300kg.

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Vue sur Rotorua et son lac depuis le belvédère.

Il y a tout de même deux ou trois petites choses dont nous allons devoir parler à mon retour. Question taux, les moyennes nationales ici sont à 50 g/l de matière grasse et 40 g/l pour la protéique. Les vaches néozélandaises rendent très productive leur SFP essentiellement herbagère: 11400 kg/ha réalisés grâce à un chargement moyen sur les élevages de l’île de 2,73 VL/ha. Surtout, elles ne demandent pas autant d’attention que toi et tes voisines: pour faire tourner un troupeau, il suffit d’une personne pour 120 à 200 vaches. Efficace!

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Petit format, le produit du croisement kiwi s’illustre aujourd’hui par ses taux. La fertilité est aussi un axe qui a guidé les éleveurs jusqu’ici, avec un groupement des vêlages très concentré pour respecter un cycle annuel.

Inspiration du système européen

Et conformément à l’image de système low-cost, avec une vache sobre valorisant bien l’herbe, qui a propulsé le pays à sa place dans le palmarès des pays exportateurs, elles appelleraient un coût de production inférieur d’environ 30% à celui de la France. Même si ailleurs dans le monde il est possible de trouver encore moins élevé, vu de notre stabulation, ce chiffre peut nous laisser rêveur. D’une manière générale, leurs éleveurs semblent avoir une aversion pour les outils mécaniques et tout ce qui peut être gourmand en main d’œuvre et coûteux. En plus de l’herbe, il y a par exemple des betteraves fourragères, mais elles sont destinées au pâturage. Comme pour beaucoup de choses, elles doivent être débrouillardes ici. Et tu verrais la pente des coteaux qu’elles parcourent ! Impressionnant! Néanmoins quelques éleveurs semblent s’orienter vers une intensification du système et de la production individuelle. Le maïs et les stabulations se font une place dans le paysage, avec des rendements, comme dans le cas de l’herbe, entre une fois et demi et deux fois supérieurs à ce que nous connaissons ici, d’après les experts.

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La diversité caractérise les teintes des troupeaux néanmoins dominées par le noir et ses nuances.

Herbe et maïs y sont plus verts

Dans quelques jours, je prends l’avion pour passer de l’île du nord à celle du sud où, paraît-il, les troupeaux sont encore plus grands et les vaches encore plus productives. J’ai certainement encore beaucoup de choses fabuleuses à découvrir sur cette seconde partie du pays où la production de lait était encore en très fort essor en 2014. Beaucoup de fermes en production végétale du Canterbury ou d’élevages ovins plus au sud ont fait leur conversion au lait ces quinze dernières années, juste avant que la crise ne génère un palier dans cette croissance du volume.

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Pour abriter la salle de traite, le bâtiment est plutôt en format poche. 44 postes (2×22) se nichent sous celui-ci. A l’heure de pointe, les lots arrivent d’un côté dans le parc d’attente, les griffes décrochées, les vaches repartent librement vers leur paddock.

Tu transmettras aux collègues de la cuma et autres réseaux qu’il faudra s’organiser pour revenir dans quelques années, voir comment les moyens de production ont évolué face à l’objectif de productivité individuelle ainsi qu’aux enjeux environnement et menaces financières qui se présentent et font que l’avenir, ici, pour le lait, n’est peut-être pas tout rose, ou tout vert, à tous les coups.

A bientôt,

Ton éleveur qui pense bien à toi

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Retrouvez l’intégralité des articles sur notre reportage de la production laitière Nouvelle Zélande dans notre sommaire

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Vous pourrez également voir l’intégralité de nos reportages dans notre dossier spéciale Nouvelle Zélande :

Filière laitière Nouvelle Zélande : cap sur la Nouvelle Zélande avec une série de quinze reportages réalisés par Ronan Lombard, journaliste chez Entraid.

Cliquez sur l’image pour suivre le roadtrip de notre journaliste parti 15 jours en Nouvelle Zélande.

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