L’agriculture brésilienne a une image très industrielle, avec le pulvérisateur aérien qui applique du glyphosate. Mais on observe aussi dans ce pays des évolutions radicales en matière de protection des cultures. C’est du moins ce que montre le témoignage diffusé lors d’une conférence de la société Horsch, sur le développement du biocontrôle au Brésil.
Gregory Sanders est responsable technique d’une exploitation agricole qui compte presque 100000 ha, Grupo Progresso. Il a expliqué comment depuis 2019 il a mis en place des solutions biologiques en alternative aux phytos, sur le soja, le coton ou le maïs. Les cibles : des insectes, en particulier des chenilles, des nématodes et des maladies fongiques. Il emploie des bactéries comme Bacillus subtilis en fongicide sur soja, ou des champignons comme Beauveria bassiana en insecticide sur coton.
Ce sont d’ailleurs pour partie des espèces homologuées en France, comme par exemple dans le Sérénade, mais encore peu usitées.
Biocontrôle au Brésil : moins cher et aussi efficace que la chimie
Gregory Sanders explique que ces solutions biologiques se révèlent moins coûteuses que la chimie. Sur la dernière saison, il a économisé environ 10 dollars par hectare. Elles demandent par contre d’être plus organisé et réactif en raison de la faible durée de vie des préparations. La taille de l’exploitation lui donne un certain poids dans l’approvisionnement. En effet, le fournisseur, Agrobiologica, a vendu à Grupo Progresso les équipements nécessaires pour multiplier les agents biologiques et préparer les bouillies « à la ferme ».
Horsch à l’écoute pour le pulvérisateur
L’intérêt que porte Horsch à ce témoignage tient sans doute au fait que Grupo Progresso est un bon client. Par exemple pour les semoirs monograines. Mais le constructeur s’interroge aussi pour le domaine du pulvérisateur. « Les complications dans ce type de traitement à base de microorganismes sont multiples. La pression, les accélérations rapides du flux peuvent endommager ces organismes, voire les tuer. Il faut privilégier les pompes centrifuges et avoir une vitesse de rotation faible pour les maintenir en vie », détaille Matthieu Noroy, responsable produits pulvérisation. Le développement du biocontrôle ouvre effectivement des perspectives inédites de questionnements et d’innovations techniques sur le pulvérisateur classique. A suivre !
Voir la conférence (en anglais) :