Elsa Amont, animatrice emploi à l’Union des cuma des Pays de la Loire, fait les comptes: «On dénombre 23 cuma employeuses embauchant 48 emplois permanents dont 6 nouveaux emplois créés en 2018. Et 5 projets de création sont dans les tuyaux …» Cette montée en puissance des besoins d’emploi salarié est proportionnelle à la pyramide des âges qui accuse un net vieillissement. «En 2016, 49% des agriculteurs sont des seniors (plus de 51 ans), soit +10% par rapport à 2010», détaille Olivier Martineau, consultant en travail et ressources humaine à la chambre d’agriculture.
La moitié des agriculteurs de plus de 50 ans!
Dans la salle du Luart, les 150 participants à l’assemblée générale de la section sarthoise de l’Union des cuma des Pays de la Loire ont pris toute la mesure de ce sujet par la voix de plusieurs témoins. D’abord Cédric Delmotte, dont la cuma de la Pichonnière qu’il préside, vient de créer un emploi. Le profil recherché était celui d’un conducteur des matériels de la cuma et des matériels des adhérents auprès desquels le salarié est mis à disposition. Antoine qui a été recruté, effectuera aussi l’entretien courant. C’est un nouveau challenge pour la cuma et le président avoue un certain manque de savoir-faire pour cette nouvelle fonction d’employeur: «On n’est pas formé pour manager.»
De son côté, Alain Cruchet de la cuma des 5 Charmes est convaincu du bien-fondé de l’emploi en cuma. Et ce, face aux demandes de délégation qui se multiplient de la part des exploitations agricoles et aussi de la montée en gamme des matériels qui nécessite des chauffeurs de plus en plus pointus. Il insiste sur un point crucial: «Ce qui est important pour réussir l’emploi dans la cuma, c’est de bien tenir compte et de reconnaître la valeur du chauffeur.»
Reconnaître la valeur du chauffeur
Laurent Choplin, embauché à la cuma de Lavaré depuis 20 ans, acquiesce tout en confiant: «Pour moi, c’est une passion!» Quelles sont les qualités requises pour ce boulot d’après lui? «Etre curieux, observateur, autonome, robuste et aimer travailler dehors.» Il s’inquiète cependant du manque de motivation de certains stagiaires qui passent à la cuma.
Patrice Thenaisie, directeur du CFA Rouillon – La Germinière, nuance cette opinion qui varie en fonction du niveau, de l’âge et du cursus des apprenants. Il relaie ainsi l’exemple des jeunes formés et diplômés entre 20 et 30 ans qui sont motivés mais par contre, exigeants sur les salaires et les conditions de travail. «Attention, ces jeunes chauffeurs-mécano n’hésitent pas à zapper d’employeurs facilement. Ils ont leur CV rapidement disponibles sur internet», prévient-il devant les responsables de cuma. Ceux-ci devront donc être en capacité d’offrir des postes suffisamment attractifs pour ces jeunes talents.
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