Le Maine-et-Loire compte 233 cuma, pour 24 millions de CA, selon les chiffres annoncés le 1er février à l’AG de la section 49 de l’Union des cuma des Pays de la Loire. Et ces groupes ont investi 14 millions d’euros en 2017. Des cuma dynamiques si on en juge par le succès du dispositif DiNA. Le nombre de diagnostics est passé de 13 en 2017 à 38 en 2018. Et certains en redemandent, comme la cuma Loire Béconnais qui souhaite réaliser un DiNA Cuma sur son projet de bâtiment et de DUER, après avoir planché précédemment sur sa structuration suite à une fusion.
Une forte mobilisation
Les questions de travail et d’emploi mobilisent fortement les administrateurs et les animateurs de la section. Les cuma du Maine-et-Loire emploient 74 salariés permanents. Ce chiffre va augmenter, dans les ateliers et pour la conduite. Les cuma bénéficient d’un appui en matière de ressources humaines. Une offre de formations sur mesure permet d’autre part aux salariés en poste de se perfectionner. Le besoin en main-d’œuvre dans les exploitations trouve des réponses à travers les cuma, mais pas seulement. Du côté de l’administratif, l’offre de secrétariat en prestation par l’AGC Ouest a déjà convaincu 5 cuma, dont les trésoriers se disent maintenant soulagés.
Plus de projets individuels
Cette tendance grandissante à vouloir se défaire de certaines tâches est notamment liée au changement des modèles d’exploitation. «On observe de plus en plus de projets individuels», souligne le sociologue Guilhem Anzalone (ESA Angers), qui participait à une table ronde sur le sujet. Le conjoint travaille à l’extérieur, pas de parents, ni d’enfants à la ferme pour assurer quelques travaux. «Il faut alors se poser la question de ce qu’on a envie de faire et de ce qu’on veut déléguer, et ensuite du comment: avec un salarié, une prestation.» Guilhem Anzalone pointe une différence: «L’agriculteur qui fait appel à un entrepreneur laisse le pouvoir de décision alors que celui qui adhère à une cuma avec salarié, reste acteur.»
Les embauches se suivent
La cuma Longuéenne emploie par exemple 4 salariés, comme l’a expliqué son président, Samuel Cadotz. Il ne cache pas qu’une équipe demande plus d’attention qu’un seul salarié en raison des différences de personnalité mais tout se gère. La structuration de l’emploi peut parfois se faire à plusieurs cuma, à travers un groupement d’employeurs.
Vincent Guémas, trésorier du GE Loire Brionneau, se souvient que la structure a aussi connu des frictions à l’arrivée du second salarié pour seconder Patrick Bosse. Mais tout s’est arrangé puisqu’ils sont aujourd’hui 6! Ce n’est pas Daniel Guichet qui dira le contraire. L’élu vendéen de l’Union des cuma martèle: «Il faut y aller, être optimiste. Nous avons baissé le coût de nos machines grâce à la présence de salariés pour les entretenir.»
Faut-il préconiser un salarié dans chaque cuma? Pas à ce point-là, admet François Le Ber, directeur de l’Union des cuma. «J’imagine bien un maillage de cuma équipées d’un atelier et de salariés sur le territoire, au service des groupes alentour.».
Elections
L’AG de la Section 49 a élu pour 3 ans dans son Conseil d’administration Etienne Chauveau, Yves-Mary Houdmon, Philippe Levron, Emmanuel Bannier, Patrice Dichet et Julien Guinaudeau. Nicolas Binet, Stéphane Diard et Emmanuel Pipard ont pour leur part été désignés pour représenter la Section à l’Union des Pays de la Loire.
En Vendée aussi les cuma ont parlé emploi lors de l’AG comme quelques jours plus tard en Loire -Atlantique.