Pourquoi cette nouvelle activité épandage de fumier dans la cuma ?
En ce qui nous concerne, nous avons aujourd’hui des marchés qui sont bons avec des exploitations viables. Cette rentabilité est due à la qualité des vins que nous produisons et nous devons cultiver cette excellence. Sans cela nous ne pouvons pas nous asseoir à la table des ventes. Nous avons des vins qui expriment un terroir. Pour faire s’exprimer ce terroir, il faut des sols qui fonctionnent pour avoir des plantes en pleine santé. Dans cette approche nous implantons déjà des couverts végétaux. Mais cela ne suffit pas. Nous avons besoin d’apports supplémentaires pour augmenter le taux de matière organique. Aujourd’hui il se situe entre 1,8 et 2,2 %. L’objectif pour nos types de sols est d’arriver à un taux de 3 %.
Au niveau du matériel quel était votre cahier des charges ?
Le principal critère était le volume embarqué. Nous avons fait le choix d’un épandeur de marque Freilauber d’une contenance de 6,5 m3 pour un investissement de 29 000 €. Il dispose d’un timon articulé facilitant les manœuvres en bout de parcelle. Il se caractérise aussi par la présence d’un essieu tandem et de pneumatiques basse pression. Le fonctionnement est tout hydraulique et il faut donc un tracteur disposant d’un bon débit d’huile.
Comment s’organisent les chantiers ?
Aujourd’hui nous sommes deux utilisateurs pour une surface annuelle de 40 ha. Pour le chargement nous louons un télescopique. Pour 1 ha, il faut compter entre 6 et 8 rotations de l’épandeur suivant les produits épandus. Afin d’être plus efficace, il faut mutualiser davantage. L’idée est donc de faire venir avec nous des viticulteurs disposant d’un épandeur ou en train de s’équiper. On pourrait alors avoir par exemple trois épandeurs dans la même parcelle, ce qui permettrait de ne pas avoir de temps mort lors du chargement. On pratiquerait ainsi l’épandage en entraide et on mutualiserait le coût du télescopique.
Quand on est viticulteur, quelle est la source d’approvisionnement en matière organique ?
La ressource provient des déchetteries pour tout ce qui est déchets verts et d’une entreprise qui collecte les fumiers dans les exploitations. Nous contrôlons ce que nous faisons en réalisant des analyses des produits achetés. Nous avons aussi effectué des analyses de sol qui seront reproduites dans la durée pour suivre l’évolution du taux de MO. Bien sûr, cette ressource se paye mais pour le moment elle reste abordable. En revanche, je suis convaincu que d’ici quelques années les prix vont fortement grimper et qu’il va falloir se battre pour avoir accès dans notre région à du fumier ou des déchets verts. Par exemple en quelques années, le prix de la tonne de fumier de mouton est passé de 30 à 65 €/t. Le but est donc atteindre rapidement notre objectif de 3 % de MO. Il suffira ensuite de simplement le maintenir en diminuant les volumes épandus, et donc le coût.
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