Le chiffre d’affaires moyen des cuma aveyronnaises atteinte 61.600€, un chiffre qui croît régulièrement ces dernières années. «Cela s’explique par la hausse des activités au sein des cuma mais aussi du développement de la coopération entre les cuma», explique la fédération dans son rapport d’activité.
«L’augmentation du prix des matériels oblige à réfléchir en profondeur les stratégies de mécanisation», a souligné Thierry Roques, secrétaire général de la fédération. A noter: une cinquantaine de cuma réalise un chiffre d’affaires supérieur à 100.000€ ce qui représente près de la moitié du total départemental.
Un coup d’œil au résumé des actions des cuma, région par région, confirme cette complémentarité d’activités et d’échelles entre les groupes: nombreuses sont les cuma à consolider ou proposer une activité innovante avec leurs voisines.
Autre grande tendance «en direct des petites régions» de l’Aveyron: la transmission et la restructuration des responsabilités, mais aussi la création d’emplois partagés.
Cuma d'Aveyron : des chiffres impressionnants - 269 cuma dont 249 locales pour les services usuels, 17 pour des services spécialisés et des cuma départementales et interdépartementales. - 8000 matériels dont 157 tracteurs répartis dans 102 cuma - 7600 adhérents : 80% des exploitations du département adhèrent à au moins une cuma - 64 hangars dont 12 équipés d’un atelier et 2 d’une centrale photovoltaïque - 16,5 millions d’euros de chiffre d'affaires global en 2016, soit 124.000€ de plus qu’en 2015 |
Gestion : toujours plus pro
L’équipe des administrateurs a souhaité mettre l’accent sur l’appui à la gestion et au fonctionnement des cuma. «Améliorer la qualité et la compétitivité des services reste une préoccupation majeure dans le déploiement de nos activités de conseil aux cuma», souligne le rapport d’activité.
«Nous avons rejoint l’AGC Cuma Midi-Pyrénées pour procurer aux cuma un système comptable adapté à nos spécificités», a résumé Alain Batut, administrateur à la fédération et représentant de l’Aveyron au sein de l’AGC, qui regroupe aussi les fédérations du Tarn, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne. L’AGC réalise depuis un an la comptabilité de plus de 600cuma.
«Nous avons aussi mis en place une nouvelle commission de travail pour faire évoluer les pratiques dans le domaine de la gestion. Elle se concentre sur les engagements, la politique d’amortissement la plus adaptée, les outils et la gestion du capital social et de la trésorerie. Les premiers résultats seront discutés lors des réunions de secteurs» de la fin de l’année, a expliqué Alain Batut.
De l’emploi à moindre coût
«La commission Emploi a été mise en place il y a plus de 10ans», a rappelé Arnaud Gély, administrateur de la fédération. «L’emploi partagé permet de répondre à moindre coût aux problématiques de nos exploitations», a-t-il souligné, en rappelant que deux salariés de la fédération travaillent sur ces thématiques, l’un sur l’accompagnement des projets d’emploi émergents et l’autre, sur tout le volet juridique et social.
Un développement soutenu par un travail sur la formation, à la fois pour les responsables et les salariés, sur des thématiques aussi précises que la soudure, le réglage des moissonneuses-batteuses, des barres de guidage ou des semoirs de semis direct.
L’emploi, ou plutôt ses conséquences sur le quotidien des exploitants, a été largement abordé lors de la table ronde qui a suivi, intitulée «La cuma, une alliée pour alléger la charge de travail sur les exploitations».
Les activités machinisme, toujours soutenues, ont été marquées par le traditionnel temps fort biennal, qui s’est déroulé en septembre 2017, à Saint-Jean-de-Rodelle.
Christian Marty, administrateur en charge de ce dossier au sein du conseil d’administration, a également rappelé les deux grands chantiers de 2017: le développement de l’activité de co-compostage porté par la cuma des Foumerous et le démarrage d’une action sur le renouveau de la filière betterave fourragère, qui s’était interrompue faute de solution de mécanisation (une initiative sur laquelle Entraid reviendra dans son magazine).
Un euro d’aide au collectif est plus efficace qu’un euro de subvention individuelle
Du point de vue syndical, «nous comprenons la nécessité d’arbitrer pour entrer dans les enveloppes, a rappelé Frédéric Carrière, le président de la fédération des cuma d’Aveyron. « Mais nous ne pouvons que regretter que les investissements des cuma ne soient pas plus valorisés», a-t-il indiqué à Pierre-François Vaquié, délégué général de la Fédération nationale des Cuma.
«Nous pressentons une baisse des aides publiques, aux niveaux français et européen, a répondu ce dernier. La nouvelle Pac impliquera moins d’argent. C’est pour nous un point de vigilance très fort: nous nous battons pour que l’investissement collectif soit prioritaire par rapport à l’investissement individuel. Nous suivons aussi de très près le débat sur la fiscalité agricole pour que l’adhérent de cuma ne soit pas défavorisé.»
«Le deuxième chantier, a-t-il indiqué, sera d’appuyer la revendication de la Fédération nationale pour que 50% du montant des subventions puissent être intégrés au calcul du prix de revient. Une évolution qui permettrait de reconnaître la double qualité de l’adhérent: associé et coopérateur. La cuma est au service de ses adhérents donc il faut que l’aide publique ait un impact sur le coût d’utilisation, sans fragiliser les capitaux fixes, qui restent l’un des fondamentaux de la pérennité des groupes.»
Sylvain Chevalier, vice-trésorier des cuma d’Occitanie (et président de la fdcuma de Lozère), a également indiqué que l’enveloppe régionale, bien qu’importante (3 millions d’euros), «reste largement insuffisante. Le choix qui a été fait est d’aider toutes les cuma, donc 40% des dossiers devront être revus à la baisse. Il s’agit d’un effort considérable. Notre réseau est indispensable, mais le conseil régional met en place le Pass Elevage et le Pass Bio qui appuient indirectement l’investissement individuel. Dans mon département, la Lozère, des épandeurs à fumier ont été achetés à l’aide notamment de ces dispositifs, en dehors du réseau cuma alors que ça aurait été pertinent. C’est regrettable. Nous espérons que l’investissement collectif restera une priorité et pourquoi pas, avec des moyens renforcés.»
La charge de travail au cœur du Challenge Cuma
La fédération a, lors de cette assemblée générale, remis le prix Challenge Cuma (13e édition), soutenu par le Crédit agricole Nord – Midi-Pyrénées. Les Cuma lauréates ont été récompensées pour des initiatives permettant d’alléger la charge de travail sur les exploitations:
- 1er prix à la cuma de Buzeins, qui combine banque de travail et emploi salarié pour améliorer le confort de travail des adhérents,
- 2e prix à la cuma de saint-Christophe pour le mise en place d’une activité de mise à disposition de main-d’oeuvre au sein de la cuma,
- 3e prix à la cuma de Sainte-Geneviève pour un service complet de ramassage de pierres afin de diminuer la pénibilité du travail des adhérents,
- 4e prix pour la cuma du Causse Villeneuve pour des services complets afin d’alléger la charge de travail,
- 5e prix ex-aequo pour les cuma de Ménascle et Luc-Lax, respectivement pour la mise en place d’un service complet pour gagner en efficacité et en qualité de travail sur les chantiers de fauche et pour alléger le temps d’astreinte grâce à la désileuse automotrice en service complet,
- 7e prix pour la cuma de Salle Curan pour une activité broyage de pierres afin de diminuer la pénibilité.