Une organisation par zone
Il y a maintenant un responsable par cuma adhérente à l’activité. Il assure ainsi la coordination des plannings d’utilisation. Un seul lieu est ciblé par zone géographique, de manière à faciliter la logistique. La cuma a sollicité, lors de l’achat du trieur à grains, un artisan du coin pour confectionner une remorque spécifique. Le trieur y prend place en toute sécurité lors des déplacements. Sur ce point, la cuma est très vigilante : « Nous avons intégré dans le règlement intérieur de cette activité un paragraphe mentionnant l’exigence pour le chauffeur de disposer d’un permis E et d’un véhicule adapté pour tracter ce matériel », précisent les responsables qui veulent ainsi se donner toutes les garanties pour éviter un accident de la route.
Une technique à maîtriser
Ce trieur à grains, de marque Denis, exige une certaine maîtrise technique. Le plus souvent, le chantier de triage s’effectue en entraide entre deux ou trois agriculteurs qui assurent ensemble la logistique. D’abord, lors de la mise en place de l’appareil qui nécessite près de 2 heures. Sur le site d’installation, il faut prévoir à proximité un branchement 380 volts et une hauteur de 4 m pour manipuler sans encombre les flux de grains entrants.
Le déploiement de la station en hauteur s’opère à partir d’une centrale hydraulique qui active des vérins. Les opérateurs s’entraident ensuite dans la phase d’approvisionnement de l’appareil, puis d’ensachage et de manipulation des big-bags de grains triés et de déchets. Tout en veillant aux bons réglages. Pour éviter tout choix malencontreux, les utilisateurs marquent d’une fois sur l’autre les numéros de grilles utilisées, correspondantes à l’espèce ciblée. La cuma dispose en tout d’une vingtaine de grilles disponibles. Chacune d’elles a une valeur de 170 €. Cela permet de nettoyer et trier différentes espèces de tous calibres : céréales, seigle, méteil, pois, vesce, féverole… à un débit proche de 2 t/h.
Un coût attractif pour l’activité trieur à grains
Une part fixe de 70 €/an est demandée à chaque utilisateur. En 2023, 60 tonnes ont été triées au total, pour un coût de revient de 25 €/t. Pour évaluer objectivement l’intérêt économique d’une telle opération, il est nécessaire d’intégrer la valeur des graines reprises du stock, le temps de travail que demande cette intervention et la légère diminution (éventuelle) de rendement. On pourra alors comparer réellement la différence avec le prix d’achat de semences certifiées. Pour les responsables de la cuma de Hautefage, le jeu en vaut la chandelle.
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