Dans le local loué par la cuma de la Boivre situé au centre bourg de Latillé, Julie Guichard a méticuleusement archivé tous les documents. Sur le bureau trône un ordinateur sur lequel elle officie un jeudi matin sur deux, de 9 heures à midi. Cette jeune femme est autoentrepreneuse. Elle a l’habitude de manier le clavier du PC. Elle accompagne en effet des exploitations agricoles et quelques artisans et commerçants dans toutes leurs tâches administratives : déclaration, paiement et rangement des factures, suivi des dossiers… Rencontre avec l’assistante administrative de la cuma de la Boivre.
Assistante administrative pour plusieurs cuma
Elle intervient aussi dans deux autres cuma de la Vienne : cuma de Saire et cuma de Ligniers-Verrines, qui l’ont sollicitée. À 39 ans, elle exerce son activité de manière indépendante depuis 2017. Bonus : elle connaît bien le milieu agricole où elle a travaillé en tant qu’assistante de direction pendant onze ans.
Ses clients apprécient son savoir-faire. À tel point que son planning de travail est désormais complet. Elle pose une condition avant d’accepter de travailler pour un tiers : « S’il n’a pas confiance, ce n’est pas la peine ! » Cette notion est importante.
De par ses missions, elle est amenée en effet à prendre connaissance d’informations sensibles. Ainsi, à la cuma de la Boivre, elle a accès aux comptes bancaires et elle a la signature des chèques. Autre demande qu’elle formule : le déplacement entre son domicile et le client, ne doit pas être trop loin, 30 km au maximum. Cela tombe bien pour la cuma de la Boivre qui se trouve à 15 km de chez elle.
La confiance : un impératif
Richard Veillon, le président de la cuma de la Boivre, est rassuré de pouvoir compter sur cet appui administratif. Toutes les formalités qui incombent à la cuma sont ainsi effectuées en temps et en heure. « C’est important pour nous. Aucun des responsables de la cuma n’a le temps nécessaire pour prendre en charge toute cette partie administrative, souligne-t-il.
Avant, nous indemnisions la secrétaire de la cuma. Et lorsque celle-ci est partie en retraite, nous avons eu l’opportunité de demander à Julie qui démarrait justement son activité. » Pour une cuma de 90 adhérents comme la Boivre, déployant au total 22 activités et générant un CA d’environ 150 000 €/an, le volume des formalités à remplir est considérable.
Suivi des factures, une des tâches importantes de l’assistante administrative
Parmi les tâches que Julie Guichard assume, figure notamment le suivi des factures de travaux adressées aux adhérents et leur recouvrement. Elle assure aussi le paiement des factures des fournisseurs, prend en charge l’envoi des convocations aux réunions, tout comme la mise à jour des bulletins d’engagement, l’appel de parts sociales, le rapprochement bancaire, la préparation et le classement des documents pour le comptable, le suivi de trésorerie, etc.
Le président fait un point avec elle toutes les deux semaines. L’assistante administrative de la cuma de la Boivre est amenée à rencontrer ponctuellement au bureau, d’autres responsables ou adhérents. Bien sûr, sa prestation représente un coût : environ 3 000 € par an pour 112 heures de présence (un volume d’heures assez stable).
Pour autant, la cuma ne reviendrait pas en arrière « Ce n’est pas plus lourd que de payer parfois certains équipements optionnels sur un tracteur », relativise Richard Veillon, qui poursuit : « Si Julie devait partir du jour au lendemain, ce serait une catastrophe. Pour nous, c’est la formule idéale. Et j’encourage les cuma à réfléchir à cette formule. »
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