La cuma la Cigale réceptionne sa nouvelle tonne à lisier. Question du fournisseur: «quand je reçois vos pneus supplémentaires, je vous les envoie où?» Car le groupe normand a bien acheté six pneus alors que son nouvel engin n’en chausse que quatre à la fois. Une anticipation du renouvellement des pneus.
Tout d’abord, l’épandage du lisier génère un chiffre d’affaires non négligeable pour la coopérative basée à Cuves (50). Elle possède même trois véhicules pour ces chantiers, dont la plus volumineuse a été renouvelée fin 2020. Le tonneau de 20,5m3 est fixé sur un châssis à deux essieux directionnels et homologué pour avancer à 40km/h.
Le principe s’applique à différents matériels
Ensuite, le lisier, «c’est de l’engrais. Il ne faut pas gaspiller», expliquent les éleveurs du groupe. Leur tonne dispose d’une technologie DPA et elle porte un système enfouisseur. Leur logique gestionnaire n’est sans doute pas étrangère non plus à d’autres choix de leur organisation. Le matériel est mis à disposition avec son tracteur (240ch) affecté. Au-delà du gain de temps, «c’est aussi un atout par rapport au maintien en état du matériel d’éviter les opérations d’attelage et de dételages.» L’anticipation du renouvellement des pneumatiques constitue un autre exemple.
L’anticipation du renouvellement des pneus, une question d’équité
«Nous procédons ainsi pour plusieurs outils» et sur des éléments dont ils ont la certitude d’avoir un changement à faire. Le président Loïc Auvré illustre: «nous le faisons par exemple avec des pièces d’usure de matériels de travail du sol. Quand nous savons que nous aurons les dents à changer au bout de tant d’hectares, nous ajoutons un jeu dès le départ.» Sur cette tonne à lisier, «les pneus du train avant vont être à changer assez vite. Peut-être dans trois ans.» Or la cuma compte utiliser son matériel au moins sept ans. Elle a donc simplement anticipé son achat.
Dans le contexte actuel, l’impact de cette procédure d’avance leur semble raisonnable. Cette dernière répond à une recherche d’équité de traitement. Alors que la cuma facture le matériel (hors traction) entre 65 et 80 centimes par mètre cube, dans ce système: «c’est vraiment celui qui utilise l’outil qui paye pour l’usure générée», résument les cumistes.
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