Les 41 millions de mètres cubes de lisier que produiraient annuellement les élevages du pays, auxquels s’ajoute le digestat de plus de 1 700 unités de méthanisation en service, ont au moins un point commun : l’hétérogénéité de leur composition. Dans une démarche de valorisation agronomique d’un effluent liquide, plusieurs choix se présentent. La première option est de s’en remettre aux références moyennes. Elle apparaît cependant peu compatible avec un pilotage précis de la fertilisation. À l’opposé, l’analyse en laboratoire présente les inconvénients du coût et du délai. Entre les deux, la solution du capteur embarqué sur le matériel d’épandage se présenterait comme un juste milieu intéressant. Retour sur l’analyseur de lisier embarqué.
Analyseur de lisier embarqué : le pilotage est une méthode crédible
Sur le marché, deux technologies différentes permettent de déterminer en direct la composition du liquide contenu dans la cuve. « Moins de 200 tonnes à lisier seraient équipées à ce jour », estime Pascal Levasseur (Ifip). Il constate néanmoins que le nombre de ces capteurs embarqués progresse.
Prédisant que l’essor devrait se poursuivre, l’ingénieur environnement présente les atouts et contraintes des différents systèmes, dans une synthèse bibliographique réalisée dans le cadre du projet Val’or.
Analyse du lisier par conductivité électrique
« L’arbitrage entre ces deux techniques s’effectuera vraisemblablement selon le profil de l’utilisateur : degré d’exigence dans la qualité et la nature des prédictions, type d’équipements déjà acquis… » Les services associés souhaités comme les outils cartographiques et l’automatisation des saisies d’épandage, ou encore l’intensité d’utilisation de la tonne à lisier, la polyvalence du capteur… entreront également en ligne de compte.
D’un côté, la mesure de la conductivité électrique a l’avantage de l’accessibilité. Le document résume : « L’équipement, sa pose et sa maintenance est simple. Il en résulte un coût d’usage très raisonnable. » En revanche, ces analyseurs de lisier par conductivité électrique se montrent moins performants, par exemple dans la mesure des teneurs en phosphore et matière sèche.
Analyse du lisier par rayonnement infrarouge
« La technologie qui se base sur le rayonnement infrarouge apparaît comme la technique la plus précise », relève l’ingénieur. De plus, les capteurs infrarouges fournissent l’information rapidement, et sans préparation d’échantillon.
Toutefois, le bon fonctionnement des capteurs infrarouges « nécessite un recalibrage régulier, effectué par un opérateur spécialisé. » La synthèse sur les analyseurs embarqués du lisier alerte enfin sur le coût d’investissement relativement élevé pour ces équipements. Préconisant : « L’installation, assez complexe, et cette maintenance la rend assez coûteuse. Une tonne à lisier très utilisée dans le cadre d’une Eta ou d’une cuma pourra mieux amortir son coût. »
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