Les mesures du débit de chantier d’une charrue sont possibles grâce aux boîtiers connectés. Les valeurs de débit de chantier ‘à dire d’expert’ s’avèrent en effet insuffisantes pour qui veut s’en servir pour organiser et prévoir au plus juste l’activité d’un nouvel investissement. Les déplacements entre l’exploitation et les parcelles représentent en effet un temps non négligeable. Dans le cas des charrues à 5 corps, les experts évaluent le débit de chantier moyen à 1,2 ha/h.
Une analyse du débit de chantier d’une charrue sur 41 chantiers
Pour vérifier cette valeur, le service agroéquipement de la fncuma a suivi, avec l’appui de Fabrice Maitrot, conseiller machinisme à la frcuma Bourgogne-Franche-Comté, une population de compteurs connectés Karnott sur un échantillon de charrues. Dans le but de chiffrer les débits de chantier réels, en tenant compte du temps passé sur la route, seules les activités correspondant à de vrais travaux sont prises en compte. De plus, certaines parcelles pouvant être traitées en plusieurs fois, c’est la surface travaillée du chantier plutôt que la surface de la parcelle elle-même qui est retenue.
L’effet parcellaire sur le débit de chantier d’une charrue
Nous avons repris les données de 41 chantiers effectués dans plusieurs cuma avec des charrues à 5 corps, sur des surfaces assez modestes, allant de 0,5 à 11,4 ha, pour 2,7 ha en moyenne. À l’arrivée, le débit de chantier instantané atteint une moyenne de 0,72 ha/h. Le travail au champ ne représente cependant que 75 % du temps d’activité de ces charrues, en raison des déplacements. Ces derniers s’élèvent en moyenne à 11,7 km (A/R). Ainsi, en calculant le débit de chantier sur la base du temps total de sollicitation des charrues, il tombe à 0,53 ha/h. Notons à titre de comparaison que le barème d’entraide des chambres d’agriculture (à dire d’expert) l’estime à 1 ha/h.
Un effet surface indéniable
Intuitivement, on considère qu’une grande parcelle est favorable à la productivité. Dans le cas du labour en 5 corps, nos données le confirment. En effet, le débit de chantier instantané passe de 0,58 ha/h à 0,87 ha/h, entre les chantiers de moins de 1,5 ha et ceux de 4 ha et plus. Entre ces deux catégories, les charrues, réalisant moins de manœuvres, gagnent 1,1 km/h de vitesse moyenne de travail. C’est un premier facteur de gain de temps. Autre manière de mesurer : la distance à parcourir au sein de la parcelle pour chaque hectare labouré s’avère un peu plus faible quand la surface à travailler augmente. Elle descend de 6,8 km/ha dans les petits chantiers, à 6,03 km/ha dans les grands.
Dans une cuma, et même dans une seule exploitation, les déplacements se révèlent inévitables. Connaître leur coût exact permet de mieux réfléchir à un changement de pratiques. Cela permet aussi d’optimiser les ordres de passage entre adhérents, voire à échanger des parcelles.
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