La gestion de la facturation peut impliquer d’accepter un déficit
Les cuma qui souhaitent absolument éviter une augmentation du tarif unitaire peuvent décider en CA d’accepter un déficit courant sur l’activité concernée par la réduction des volumes de travail. Ce qui veut dire, facturer en dessous du coût de revient réel. Attention : ce n’est possible que si la cuma dispose d’un fonds de roulement suffisant pour lui permettre de faire face aux échéances financières. D’autre part, la cuma concernée ne doit pas se retrouver après cette décision, dans une situation de trois déficits comptables consécutifs, comme le stipule la loi.
Moduler l’amortissement
Si la moissonneuse ou la presse réalisent un volume de travail moins important, le CA peut décider de moduler les charges d’amortissement. Il considère alors que le taux d’usure habituel de la machine est moins rapide. Et donc que sa dépréciation est moins accentuée qu’en temps normal. Cette option comptable impose toutefois de préserver la cohérence entre la valeur comptable du matériel évaluée au terme de la période d’amortissement (valeur résiduelle) et sa valeur marchande. La cuma peut opérer principalement de deux manières :
– soit elle module à la baisse les charges d’amortissement calculées sur l’année concernée.
– soit elle rallonge la durée d’amortissement comptable d’une année, ce qui revient à baisser la charge annuelle. Attention, là aussi la cuma devra néanmoins être en capacité de faire face aux échéances de remboursement de prêts et autres dépenses incontournables. Ce qui suppose d’avoir un niveau de trésorerie satisfaisant…
Moduler les échéances de prêt
Quelques cuma seraient prêtes à consentir à un déficit pour ne pas alourdir leurs tarifs facturés, au risque de tendre leur trésorerie. Elles peuvent tenter de renégocier avec leur banque, les échéances au regard de la baisse des unités facturables. Ce scénario est tentant mais attention aux taux d’intérêt. Un rallongement de la durée de prêt initiale peut s’envisager. Ou bien le recours à un prêt relais court terme. Toutefois, pour que cette demande puisse être prise en considération, la cuma et les adhérents concernés devront présenter une situation financière équilibrée. Sans quoi, la négociation risque d’être compliquée ! N’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller afin d’étudier cette éventualité.
Au final, une cuma qui bénéficie d’un fonds de roulement important, pourra facilement limiter l’impact de cette baisse d’activité sur ses adhérents. Pour les autres, la marge de manœuvre est plus limitée. Surtout si elle cumule des créances « adhérents », dont le recouvrement est difficile.
Gestion de la facturation : ne pas décaler les échéances
Le décalage des dates de facturation pour soulager la trésorerie des adhérents n’est pas opportun. Cela reviendrait à « reculer pour mieux sauter ». Une stratégie à éviter, sauf en cas de difficultés particulières de certains adhérents pour lesquels on peut étudier un échéancier de la facture cuma.
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