La soixantaine d’adhérents de la cuma de Grandvaux, située dans le Jura, a depuis deux ans modifié sa manière d’utiliser et de facturer l’utilisation du matériel et utilise désormais des boîtiers connectés. « Nous avons un grand parc de matériel, explique Xavier Pagnier, président de la cuma. Pour la facturation des chantiers, nous utilisions des unités qui n’étaient pas toujours représentatives. » Prenant en exemple l’utilisation de bennes, il explique qu’elles étaient jusqu’à présent facturées à la journée ou à la demi-journée, quelle qu’en soit l’utilisation. Or, selon qu’elles « effectuent 4 ou 250 kilomètres, l’usure n’était pas la même », souligne-t-il.
Le boîtier fait foi
Il était donc nécessaire d’utiliser d’autres unités de facturation pour être plus équitable. Après s’être renseignés auprès d’autres agriculteurs et cuma, Xavier Pagnier et son conseil d’administration décident d’acheter quinze boîtiers connectés de la marque Karnott. Tous les membres du conseil étaient convaincus de cette nécessité. Seuls certains adhérents y étaient moins favorables.
« Dans la même veine, nous avons décidé d’instaurer la règle suivante : les données du boîtier feront foi, que ce soit en cas de litige ou en matière de facturation », annonce le Jurassien. Une manière donc de donner de la légitimité aux données. « En cas de mauvaise manipulation, d’une utilisation non raisonnée, nous voyons ce qu’il s’est passé grâce à la géolocalisation du boîtier et cela clôt le débat », illustre Xavier Pagnier.Depuis, la cuma a investi dans cinq nouveaux boîtiers et trois récemment lors d’achat de matériel supplémentaire. L’objectif est que l’ensemble des gros matériels en soient équipés.
350 € le boîtier connecté
Cet équipement a forcément un coût pour la cuma. « Il faut compter 350 € pour chaque boîtier et un abonnement de 13 € par mois et par boîtier, calcule le président. C’est un investissement décidé ensemble qui nous permet d’être équitables. Cependant, je reconnais être un peu déçu par la qualité des boîtiers, notamment concernant leur résistance aux chocs. » Les premiers boîtiers ont quasiment tous été renouvelés. Une faille que connaît bien l’entreprise puisqu’elle assure un service après-vente irréprochable.
Outre cet aspect, les boîtiers demandent aux responsables des machines plus de temps. En effet, la cuma a choisi de ne pas utiliser le report de données d’utilisation des machines directement dans le logiciel de comptabilité. Cela demande donc de les saisir de nouveau. « C’est aussi un cercle vicieux puisque les machines étant équipées, les utilisateurs ne notent plus les unités utilisées, reconnaît le président de la cuma. Toutefois, les données récoltées sont fiables, on en devient vite dépendant. »En choisissant des unités plus réalistes, l’usure du matériel est prise en compte et de manière équitable. « Globalement, les coûts n’ont pas augmenté mais il y a eu quelques ajustements plus réalistes, estime -t-il. On se rend compte de l’utilisation du matériel. »
Plus près des besoins
En plus de cet avantage, le groupe d’agriculteurs a une vision globale du parc de matériel. Ainsi, ils savent quelles sont les machines les plus utilisées, ou à l’inverse, celles mises sur le banc de touche. « En exploitant ces données, nous sommes plus précis dans la mutualisation des machines, avoue Xavier Pagnier. On peut ainsi adapter nos projets d’achats et choisir le bon dimensionnement des outils. » Ces données sont également utilisées pour l’entretien de la machine car les agriculteurs savent ainsi quel est son niveau d’usure et de saturation. L’occasion aussi d’ajuster les montants des factures.
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