La cuma comme incubateur d’innovations agroécologiques

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La cuma comme incubateur d’innovations agroécologiques

Semis direct de blé dans un couvert de trèfle, avec un des quatre semoirs de la cuma.

Semoirs pour semis direct, bineuses, houe rotative, strip till, rouleau de destruction de couverts, charrue déchaumeuse… Les outils pour favoriser l’agroécologie ne manquent pas à la cuma la Noyantaise. Et ces innovations s’étendent bien au-delà du secteur de la cuma.

Dans un secteur d’élevage, la cuma la Noyantaise (49) s’est créée en 1984 pour la mutualisation d’outils de fauche et d’épandage d’effluents d’élevage. Mais très vite, les innovations en agroécologie en cuma se sont installées par l’achat de bineuses mais surtout du premier semoir pour semis direct. Cette activité s’est même largement développée puisque, aujourd’hui, la cuma possède quatre appareils : deux à disques et deux à dents. La surface a même plus que doublé en quelques années, passant de 600 à 1 400 hectares par an. Cette activité booste la dynamique, et le nombre de nouvelles adhésions ne faiblit pas (environ deux à trois par an). Les échanges y sont constants. La cuma est même devenue une référence en la matière puisque de nombreux groupes viennent la rencontrer pour développer une activité dans leurs cuma respectives.

Un vrai lieu d’échanges

Vincent Brûlé, le trésorier adjoint, fait partie des précurseurs. Cet agriculteur est en semis direct depuis plusieurs dizaines d’années et transmet ses connaissances aux autres. Agriculteurs et étudiants bénéficient de ce partage.

En effet, il a enseigné dans les écoles comme à l’ESA (École supérieure d’agriculture) et dans des lycées agricoles, mais aussi dans des formations d’agriculture de conservation des sols (ACS) organisées par la chambre d’agriculture jusqu’en 2021. Il intervenait auprès de Frédéric Thomas, une référence en la matière.

En octobre 2022, il a également accueilli le Végétal Village, un salon dédié à l’agriculture de demain. « Rencontrer des groupes est très intéressant. C’est important de partager les connaissances et les échanges sont francs », souligne-t-il. L’incubation en agroécologie en cuma s’étend donc sur un très large secteur et même pour les générations futures.

Agroécologie : un parc très riche dans la cuma

À la cuma la Noyantaise, « il y a de la place pour tous les agriculteurs », insiste Vincent Brûlé. Avec ses quatre bineuses, la charrue déchaumeuse et la houe rotative, les agriculteurs en agriculture biologique sont également servis et la cuma contribue à la dynamique.

De plus, les agriculteurs qui ne sont pas en ACS ont le choix grâce aux multiples outils de travail du sol :

L’activité de ces derniers a explosé, passant de 400 hectares à 1 400 hectares par an. « Nous avons remplacé les trois mètres par des six mètres. C’est l’augmentation du débit de chantier qui attire les adhérents. Et comme il y a de la surface engagée, les tarifs restent stables », indique l’agriculteur.

La cuma est également équipée d’un strip-till depuis huit ans. Cela a permis une simplification de l’itinéraire cultural des cultures de printemps. Cette technique a engendré une diversification des écartements et ainsi développé les activités de semis en ligne par l’achat de semoirs à écartement de 75 cm et 60 cm. Ce strip-till a donc permis d’ouvrir des perspectives et d’innover dans de nouvelles techniques en agroécologie en cuma.

En 2034, tirer encore les coûts de production vers le bas

« Les bases sont créées pour permettre aux exploitations d’évoluer et de faire face aux enjeux de demain, constate Vincent Brûlé, agriculteur du Maine-et-Loire. En 2034, la cuma aura peut-être un hangar atelier avec des salariés pour assurer l’entretien ainsi que la conduite des matériels. Les exploitations mutualiseront leurs tracteurs et leurs terres dans le but de tirer les coûts de production vers le bas. »

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com.

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