Le tracteur, c’est un peu le doudou de l’agriculteur », constate Eric Mounier, secrétaire de la cuma. « Ne plus en être le propriétaire exclusif est une seuil psychologique difficile à franchir. » Pourtant l’idée de constituer un groupe tracteur était dans la tête de quelques-uns. « Le dossier a été mis sur la table par un jeune agriculteur lors d’un repas organisé sous le hangar de la cuma. Un groupe de cinq adhérents a vite été constitué et l’aventure a démarré. »
Une location pour la sécurité
Preuve que le besoin était bien là, le cahier des charges et les engagements sur le nombre d’heures de chacun ont été bouclés en 2 heures. « Nous voulions un tracteur de 150ch, ce qui était suffisant pour les outils présents à la cuma et dans les exploitations, un relevage avant, des pneumatiques Michelin en 580 et pas de transmission à variation continue. En fait, un tracteur simple pour réaliser les gros travaux et faire un peu de transport avec l’entretien réalisé par le concessionnaire. »
Avant de passer à l’achat, les cinq adhérents voulaient d’abord tester leurs capacités à s’organiser autour du partage d’un tracteur. « S’engager directement pour 5 ans nous paraissait être un risque trop important. La solution de la location semblait être une étape nécessaire pour la constitution d’un groupe solide. » Cette solution a donc été privilégiée.
Le premier devis était une location pour 6mois à un tarif de 25€/h. La durée semblait trop courte et le prix un peu élevé. A cette époque, Claas proposait une location sur 2 ans avec un forfait de 2000 heures au prix de 16,5€/h, entretien compris. Cela correspondait parfaitement au nombre d’heures engagées. « Nous avons donc opté pour cette période d’essai en se disant qu’au pire, si cela ne marchait pas, on se supporterait 2 ans et ensuite, chacun rentrerait chez soi. »
Achat tracteur : transformer l’essai
Après un an de fonctionnement, le groupe a trouvé ses marques et envisage de transformer l’essai en achetant non pas un mais deux tracteurs, du fait de l’augmentation de surface à travailler et des engagements qui allait être de 1200h/an. « Il faut entre six mois et 1 an pour monter les dossiers et avoir les tracteurs dans la cour. La location nous permet de faire la soudure et de ne pas rester plusieurs semaines ou mois sans tracteur. »
Concernant le cahier des charges, « nous avions fait les bons choix dès le début. Nous souhaitions juste avoir un relevage un peu plus puissant et continuer d’avoir l’entretien réalisé par le concessionnaire pour nous concentrer sur l’organisation sans avoir à se poser la question de qui doit s’en occuper. Cela évite les disputes ». Après avoir demandé des devis pour deux tracteurs de 150ch aux différentes marques représentées sur le secteur, Kubota est sortie du lot. « L’offre était attractive. Le fait que ce soit un 4 cylindres ne nous a pas gênés surtout après l’avoir essayé. En revanche, nous ne connaissions pas bien la marque et surtout le SAV. »
Deux tracteurs, deux marques
A chaque problème sa solution. Un adhérent a donc proposé de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier et de choisir deux marques plutôt qu’une. Après étude des devis, le choix s’est porté sur un Kubota M7151 et un Massey Ferguson 7715. « Cette solution nous permet durant 5 ans de comparer les deux tracteurs et surtout le SAV qui est pour nous plus important que la marque. »
Depuis le mois de février, les tracteurs ont été livrés. Chacun des adhérents prend le tracteur qui est disponible sans choisir la marque « même si, au fil du temps, certains auront plus d’affinités avec l’une ou l’autre ». Concernant le prix de l’heure, il est fonction des engagements et tourne autour de 16,5€. Pourtant, de 1200heures engagées, le groupe pense atteindre facilement les 1500heures, ce qui pourrait encore faire baisser le coût.
Un point régulier sur les assurances
La cuma du Mont Perché en Savoie rencontre tous les deux ans son conseiller en assurances. Un bon moyen de faire le point. C’est un rendez-vous qui revient régulièrement tous les 2 ans, « même si nous sommes seulement 6 adhérents dans notre cuma », précise son président, Luc Etellin. « Cela nous permet, avec notre conseiller Groupama, de passer en revue la liste du matériel de la cuma et de voir si tout est bien à jour. »
La cuma possède uniquement du matériel attelé ou tracté, « les tracteurs appartiennent aux adhérents et certains n’avaient pas d’assurance bris de machine ce qui pouvait un jour être un problème. Le fait de faire le point régulièrement sur les assurances permet aussi de prévenir les ennuis ».
Aujourd’hui, la cuma a une assurance spécifique et tous les adhérents ont aussi une assurance bris de machine. « En cas de sinistre sur le matériel de la cuma, si c’est une faute de conduite, c’est l’assurance de l’adhérent qui entre en jeu et celle de la cuma, par exemple en cas de casse sur une pièce ou absorption d’un corps étranger. »
Un rendez-vous régulier permet aussi de connaître les évolutions et les obligations au niveau des assurances. « Les adhérents peuvent poser des questions et aussi avoir des demandes spécifiques. Il ne faut pas penser assurance simplement le jour où il y a un problème. Il faut anticiper pour qu’il n’y ait pas de surprise, cela évite la contestation et permet de conserver une bonne entente dans le groupe. »
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