Le 30 Juin 2020 à Chançay dans l’appellation AOC Vouvray, la cuma St Vincent a organisé une démonstration et une mise en route de matériels pour les couverts végétaux. 15 adhérents étaient présents pour la mise en route du semoir Gerber livré par les établissements Ouvrard Touraine. Ce semoir dispose de 5 disques ouvreurs gaufrés placés devant les 5 éléments semeur, composé de socs, où les graines seront déposées. Des roues arrière viennent tasser la ligne de semis. Originalité voulue par la cuma : sur le bâti il y a deux trémies pour augmenter la précision du semis : la première pour les petites graines type colza, lin, etc et la seconde pour les graines de taille plus importantes comme la féverole : « Pour cette mise en toute, j’ai choisi de mélanger plusieurs graines : féverole, trèfle incarnat, vesce, lin, seigle, avoine, colza et gesse » explique Guillaume Paris le trésorier de la cuma. « Pour éviter de faire deux passages, nous combinons le semis de plusieurs graines avec une profondeur de 3 cm, ce qui est un bon compromis. Nous sommes 11 exploitations engagées sur 21 hectares et nous pensons étaler les semis de juillet à début novembre, ce qui laissera le temps à tout le monde de faire ses semis. Le but de ce semoir en cuma est surtout que les vignerons se fassent la main sur l’implantation des couverts végétaux, les surfaces engagées par chacun sont raisonnables et cela grandira avec l’expérience acquise, le tout pour un coût très modéré par ha ».
Largeur de 1, 05 m maxi
La difficulté réside dans le fait que la majorité des semoirs sont prévus pour un tracteur interligne. Et dans l’appellation Vouvray, les vignes sont plantées à 1, 50 m d’écartement ce qui nécessite d’avoir du matériel faisant maximum 1, 05 m de large ! Heureusement pour les « tournières », le semoir dispose d’un troisième point hydraulique faisant gagner de précieux centimètres. Avec ce semis, les vignerons espèrent protéger les sols contre l’érosion, les enrichir avec de la matière organique et restituer de l’azote grâce aux légumineuses. C’est le troisième semoir acheté en cuma en 2 ans dans cette partie du vignoble Ligérien.
Nouvelle exigence en 2021
Qui dit implantation, dit destruction des couverts végétaux. En préambule, à la mise en route du semoir, une démonstration de déchaumeur à disques Cultibio était organisée pour voir la destruction de la bande enherbée qui, elle, s’effectuera d’avril à juin. Cet équipement se compose de 2 dents « décompacteurs », 6 disques crénelés, 2 disques lisses, puis un rouleau cage qui vient niveler le sol. L’ensemble faisant plus de 5 mètres. Heureusement, un vérin hydraulique vient relever l’ensemble du châssis du déchaumeur pour tourner au bout du rang. La cuma va sûrement organiser d’autres comparatifs d’équipements similaires pour envisager l’achat de ce type de matériel et donc offrir à ses adhérents une offre « matériels de couverts végétaux » adaptés aux nouvelles exigences environnementales. Il faut dire que les semis de couverts végétaux et leur destruction mécanique intéressent du monde, d’autant plus que le cahier des charges de l’AOC Vouvray interdira le « désherbage chimique total » en 2021 …
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