Le développement de l’agroforesterie ne se réalise pas sur une exploitation en totalité mais elle se conçoit à l’échelle d’une ou de quelques parcelles», explique Thomas Lacroix. Le propos se veut rassurant et balaie d’emblée les préjugés et les craintes de ceux qui imagineraient une campagne constellée de rangées d’arbres, ou un paysage à nouveau comblé par la forêt. Invité à l’assemblée générale de la fdcuma, ce technicien de la chambre d’agriculture est venu expliquer les fondamentaux de cette technique ouverte sur la préservation de l’environnement.
Echange gagnant-gagnant
Le spécialiste agro-environnement s’est d’abord efforcé de caractériser cette pratique. L’agroforesterie consiste à associer la production de bois à une production fourragère ou d’une culture sur une même parcelle. Chacune tirant avantage de la présence de l’autre. En conséquence, la production d’ensemble est supérieure à l’addition des deux productions si elles avaient été conduites séparément.
Des lignées adaptées à la mécanisation
«Historiquement, ce n’est pas une pratique vraiment nouvelle», souligne Thomas Lacroix. En Lorraine, par exemple, les prés/vergers accueillent depuis longtemps les animaux. Dans l’agroforesterie moderne, les plantations prennent une autre dimension pour être davantage en accord avec la mécanisation actuelle, avec des lignées espacées de 40 à 60 m par exemple.
«Bien évidemment, avant de se lancer, il faut prendre le temps de la réflexion», insiste le conseiller. On ne s’engage pas pour une année comme pour une production «classique», mais pendant plusieurs décennies. Aussi, il convient de raisonner en termes de filière, de débouchés et de potentialités de la parcelle. Bois de chauffage, bois d’œuvre : les options sont ouvertes.
Nouvelles compétences
Plan de replantation, plan de gestion… L’agriculteur doit définir ses objectifs et les moyens qu’il compte y investir. Est-ce moi qui assume la plantation, l’entretien ? Ou est-ce que je délègue ? L’économie, les coûts de production, la rentabilité estimée pèseront naturellement dans la balance.
«Le premier bénéfice est agronomique», observe Thomas Lacroix. La parcelle, et son sol, seront mieux valorisés. Le gain forestier, lui, n’est envisageable que sur le long terme. Les impatients sont priés de passer leur chemin !