Une cuma qui n’investit pas et qui n’accueille pas de nouveaux adhérents, finit par péricliter », souligne Michel Faudot, le président. « Fort heureusement, c’est tout le contraire qui se produit en ce moment, à la cuma des Baudines. » La cuma, qui date de 1990, a franchi un nouveau palier en 2012, en fusionnant avec celle des Cinq cépages et en intégrant de nouveaux adhérents. Aujourd’hui, ils sont une vingtaine, pour un chiffre d’affaires de 100 000 €. Profil assez varié : des vignerons indépendants, des adhérents à la fruitière vinicole d’Arbois et des exploitations en bio. « La cuma est très intéressante pour un jeune qui démarre. Je me suis installé en 2004 sur 2 ha, hors cadre familial. J’avais besoin de tout : matériel et conseil ! J’ai trouvé mon compte avec la cuma. Maintenant, mon exploitation compte 6,5 ha. Je paie une facture de 1 700 €/ha. Cela peut paraître beaucoup, mais l’intégralité du matériel est en cuma », témoigne Yohann Widmer, secrétaire.
Une cuma quasi-intégrale
La cuma propose tous les matériels nécessaires au travail et à la récolte de la vigne : deux enjambeurs, trois tracteurs vignerons, un chenillard… Pour gérer le planning, les adhérents n’hésitent pas à se réunir une fois par semaine. « Nous renouvelons le matériel tous les 4-5 ans, ce qui nous permet de bénéficier de matériel performant, inaccessible individuellement », confie Michel Faudot, le président. Un nouvel enjambeur a ainsi été acquis en juillet 2015. Il facilite le travail fastidieux du sol, notamment sous le rang, pour limiter le recours aux désherbants. « L’écart entre les vignes varie entre 130 et 160 cm. Dans ces conditions, nous essayons de trouver un compromis au moment de choisir le matériel », explique Michel Faudot.
Pulvé et vendanges à plusieurs
Les chantiers de pulvérisation sont mutualisés. « Nous choisissons les produits ensemble et nous bâtissons le programme. Ensuite, les chantiers sont réalisés par secteur », explique J.-C. Lombard, le vice-président. La récolte est le temps fort de l’année. « Il faut se battre pour qu’une entreprise vienne récolter. Notre plan d’organisation est plus souple. Nous cherchons à raccourcir le temps entre récolte et pressage », souligne Michel Faudot. La machine à vendanger est facturée autour de 200 €/h, pour 3 h/ha.
Souder le groupe contre la casse
La cuma a bien un talon d’Achille : la casse du matériel. « Ce problème a été soulevé en assemblée générale et a entraîné un gros débat. Nous avons décidé de discuter des factures à chaque réunion, pour responsabiliser les adhérents », précise Michel Faudot. Cela n’empêche pas la cuma de se projeter dans l’avenir. Un groupement foncier agricole a été créé pour acheter un terrain. Une aire de lavage y a déjà été construite, mais il devrait aussi accueillir un nouveau bâtiment. Le hangar actuel, loué à un adhérent, arrive au maximum de ses capacités. L’embauche d’un salarié est aussi en réflexion.
Enfin, une nouvelle génération de responsables pointe son nez. Deux membres de la cuma viennent de participer à une formation sur la gestion des conflits. Bien décidés à ne pas laisser une querelle entre adhérents plomber l’avenir du groupe.
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