Le phénomène d’entrée de gros volumes espagnols en grande distribution en France est très spectaculaire depuis deux ans sur les vins premiers prix et se renforce », a expliqué à l’AFP, Florence Barthès, directrice du syndicat des producteurs de vins d’indication géographique protégée (IGP) Pays d’Oc qui tient son assemblée générale, jeudi à la Grande Motte (Hérault). « Les coûts de production et la fiscalité française ne permettent pas à la France de produire des vins sans indication géographique (ex-vin de table) à bas prix », souligne-t-elle, expliquant que « de ce fait, la grande distribution (…) s’est tournée vers un approvisionnement espagnol ».
12% des volumes IGP Pays d’OC menacés
Un phénomène d’autant plus inquiétant, selon Florence Barthès, que la lisibilité de l’origine n’est pas évidente. « Nous souhaitons simplement que le consommateur sache clairement que le vin qu’il a l’habitude d’acheter n’est plus français mais espagnol », ajoute-t-elle. « Si nous perdions ce marché, nous mettrions à mal 12% des volumes totaux produits par le label IGP Pays d’Oc. Soit à titre d’exemple, la moitié de la production Pays d’Oc IGP du département du Gard qui disparaitrait », relève Mme Barthès.
La répression des fraudes est intervenue à partir des incidents du printemps où des camions citernes espagnols ont été ouverts et déversés par des vignerons de la région afin de dénoncer cette politique massive d’entrée de vins espagnols en France. Ces contrôles sont toujours en cours et devraient être étendus en 2017.